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dimanche, juin 22, 2025
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Emeute à Morondava : Un haut responsable de la Transition dans le coup

Le contrat entre les chinois et l’Etat malgache sur l’exploitation de la sucrerie de Morondava risque d’être remis en cause.
Le contrat entre les chinois et l’Etat malgache sur l’exploitation de la sucrerie de Morondava risque d’être remis en cause.

Outre le non respect des dispositions du cahier des charges par les dirigeants de la Sucoma, une récupération politique était à l’origine des dégâts matériels et humains à Morondava.

Vy tsy mikitrana irery. Cet adage malgache peut décrire ce qui s’est passé à Marondava avec l’histoire d’émeute qui a conduit à la perte de la société Sucoma et à la mort de cinq personnes dont deux gendarmes, un militaire et trois civils dont un employé de la sucrerie. Une source digne de foi a permis de savoir que les employés de la Sucoma n’ont pas participé à l’émeute meurtrière. « Les émeutiers ne sont pas des employés de la société qui font leur revendication. Ce sont des gens de l’extérieur de la Sucoma, qui ont utilisé des « pilotra » pour provoquer les gendarmes. », témoigne notre source. Par contre, poursuit cette dernière, les employés étaient à l’origine de la première grève qui a également abouti à des dégâts matériels. « Ils ont mené une grève pour revendiquer leurs droits, mais ils n’ont pas pu la maîtriser. La grève a fait des dégâts. La situation était revenue à la normale après la descente sur place du ministre de l’Industrie. Une convention a été signée. Mais, les employés ont décidé de reprendre leur grève lorsque le Premier ministre qui a débarqué à Morondava avec le PDG de la Sucoma a donné l’ordre aux autorités compétentes de procéder à l’arrestation des meneurs de la grève pour être traduits devant la justice. », raconte toujours notre source.

Cahier des charges. Notre source indique par ailleurs que si la tension a atteint un niveau inimaginable à Morondava, c’est parce que des politiciens agissent derrière les émeutiers. Deux députés en exercice élus dans l’ex-province de Toliara et un ancien haut dirigeant de la Transition d’Andry Rajoelina sont pointés du doigt dans les coulisses. Il faut également signaler que les chinois ne sont pas innocents dans cette affaire. Les employés de la Sucoma les accusent de ne pas respecter les clauses du cahier des charges. « Dans le cahier des charges, il est indiqué que si la production sucrière de la société atteint 17 000 tonnes dans une saison, les employés auront droit à un treizième mois. Cette année, cette production a atteint 16 700 tonnes alors que les employés ont encore eu un mois pour travailler dans la saison. Pour ne pas permettre aux employés de bénéficier du treizième mois, les chinois ont brûlé les cannes à sucre. », dénonce un employé de la Sucoma qui déplore la mauvaise foi des dirigeants de la société. Par ailleurs, poursuit notre interlocuteur, les chinois n’ont pas respecté leurs engagements dans le cahier des charges en ignorant l’alignement des grilles indiciaires des employés et la titularisation de certains saisonniers alors qu’ils vont bientôt partir en retraite. « Nous sommes prêts à quitter la Sucoma si on nous règle tous nos droits. Nous ne voulons plus travailler avec ces chinois. », souligne un employé de la sucrerie de Morondava.

Recueillis par R. Eugène

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