Cinq ans après le cinquième rapport qui a servi de socle à l’accord de Paris, le Groupement intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) vient de sortir un autre rapport qui fait actuellement écho dans le monde.
« Une action climatique équitable et efficace portée à l’échelle planétaire réduira non seulement les pertes et les dommages infligés à la nature et aux populations, mais nous apportera aussi d’autres avantages ». C’est ce qu’a déclaré Hoesung Lee, Président du GIEC ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat le 20 mars dernier lors de la publication du rapport de synthèse, le dernier volet du sixième Rapport d’évaluation du GIEC, à Interlaken (Suisse). Cette évaluation scientifique approfondie de l’évolution du climat suggère qu’il faut « instaurer un développement résilient au changement climatique ». Pour le groupe d’experts intergouvernementaux, cela correspond à « intégrer les mesures d’adaptation au changement climatique et les mesures permettant de réduire ou d’éviter les émissions de gaz à effet de serre, en optant pour des méthodes qui nous offrent d’autres avantages ». Pour appuyer leur plaidoyer, les scientifiques prennent l’exemple de l’accès à des énergies et technologies propres. Une option qui est favorable à la santé, en particulier pour les femmes et les enfants, précise le GIEC. Dans la même logique, le GIEC préconise le recours à « l’électrification à faible émission de carbone ainsi que les déplacements à pied, à bicyclette et en transport public ». Ces derniers assainissent l’air, améliorent la santé, créent des emplois et favorisent l’équité, soulignent les experts intergouvernementaux. Pour y parvenir et avoir des résultats probants, « ces choix doivent s’ancrer dans nos diverses valeurs, perspectives et connaissances, qui comportent les connaissances scientifiques, les connaissances autochtones et les connaissances locales », spécifient les scientifiques.
Durable
Le monde pourrait disposer suffisamment de capitaux pour diminuer rapidement les émissions de gaz à effet de serre s’il arrive à réduire les obstacles actuels et à investir davantage de ressources au profit du climat pour atteindre les objectifs climatiques planétaires si l’on se fie au sixième rapport du GIEC. La réduction desdits obstacles devrait se faire par un bon usage des fonds publics par les gouvernements. Cela requiert également que ces derniers puissent donner des signaux clairs aux investisseurs. Dans leur logique, les experts intergouvernementaux estiment qu’en « renforçant des mesures de politique générale qui ont fait leurs preuves et en les appliquant à plus grande échelle, nous pouvons réduire radicalement les émissions et œuvrer pour la résilience au changement climatique ». Aussi, « en apportant des modifications dans le secteur alimentaire, dans les domaines de l’électricité, des transports, de l’industrie et de la construction ainsi que dans l’utilisation des terres, nous pouvons réduire les émissions de gaz à effet de serre ». Ces mêmes modifications pourraient faciliter l’adoption de modes de vie à faible émission de carbone, au profit de la santé et du bien-être.
José Belalahy