Alors que la crise politique malgache n’est certes pas encore totalement résolue, celle de la France risque de s’éterniser. Les appétits des leaders politiques s’aiguisent et l’horizon de l’élection présidentielle de 2027 pousse les futurs candidats à placer leurs banderilles. Les chefs de file du camp présidentiel ne cachent plus leurs ambitions tandis que ceux qui se trouvent à l’extrémité de l’échiquier politique veulent pousser le président à la démission. Mais celui-ci reste silencieux et n’entend pas pour le moment dévoiler ses intentions. Le Premier ministre démissionnaire et les membres de son éphémère gouvernement gèrent les affaires courantes.
Emmanuel Macron est le maître des horloges
Ceux qui commentent l’actualité politique française se perdent en conjectures. Ils sont en face d’une situation inédite. Depuis la dissolution de l’Assemblée, décidée par le président Emmanuel Macron, d’ailleurs fortement critiquée par les Français, le pays connaît une instabilité chronique. Avec trois blocs de force politique sensiblement égales, les gouvernements en place ne sont pas arrivés à faire voter leur budget à l’Assemblée car ils étaient sous la menace d’une motion de censure. Deux Premiers ministres avant Sébastien Lecornu ont jeté l’éponge. Ce troisième locataire de l’hôtel Matignon, proche du chef de l’État, avait la réputation d’être un bon négociateur. Tous les dirigeants politiques l’attendaient au tournant. C’est dans son camp qu’est venu le coup le plus dur. La volte-face du président du parti républicain l’a ébranlé et l’a poussé à poser sa démission. C’est vers le président de la République que tous les regards se tournent. Ce dernier n’a pas pris la parole et reste pour le moment imperturbable. Le Premier ministre démissionnaire a expliqué les raisons de sa démission, mais les avis divergent sur la suite des événements. Certains disent qu’il pourrait être reconduit dans sa fonction. Il a d’ailleurs reçu de nombreux leaders politiques ces dernières heures. Des chefs de file du bloc central ont émis des avis qui ont étonné les observateurs. Gabriel Attal a affirmé qu’il ne comprenait pas certaines décisions du chef de l’État tandis qu’Edouard Philippe a évoqué à demi-mot l’hypothèse de sa démission. On saura dans les heures qui viennent quelle décision le président Emmanuel Macron prendra pour débloquer la situation. Il reste le maître des horloges.
Patrice RABE


