
La problématique de l’emploi s’est aggravée à Nosy-Be avec la fermeture depuis environ cinq mois de l’Institut National de Tourisme et d’Hôtellerie.
La crise de l’emploi frappe la ville de Nosy-Be qui tire son essor économique du secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration. Visant essentiellement ledit secteur, l’île a bénéficié du temps des anciens dirigeants d’une branche de l’INTH pour permettre aux jeunes et à la population d’acquérir les compétences nécessaires pour faire développer le secteur. Une situation qui empêche les jeunes de jouir des avantages apportés par les formations professionnelles et techniques mais également qui les prive d’une chance de pénétrer le marché très fermé de l’emploi et de la formation. L’appel au secours de la population a été lancé lors de l’atelier de validation de l’étude sur l’identification des besoins en compétence dans le secteur Tourisme, Hôtellerie et Restauration à Nosy-Be. Ce qui s’est déroulé le 14 mars dernier dans la même ville. « La population est consternée par la fermeture de l’INTH. Le seul centre qui a pu bénéficier les jeunes des compétences et outils nécessaires pour pénétrer le monde du travail et de l’emploi. Un centre qui est reconnu à l’échelle nationale et qui a élevé haut le niveau des jeunes d’ici » a lancé le sénateur Abdoul Bastui Mahamoodo lors d’un entretien téléphonique effectué hier. Aucune information sur les éventuelles raisons de la fermeture de l’INTH de Nosy-Be n’a jusqu’ici pu être obtenu des responsables. Les bruits courent (le conditionnel est de rigueur) toutefois que les formations seraient à centraliser à Antananarivo.
Besoins. Outre la fermeture du centre de formation professionnelle et supérieure INTH, la jeunesse de Nosy- Be souffrirait également de l’inadéquation formation-emploi. Une situation qui n’est cependant pas l’apanage de l’île étant donné que la problématique est plus ou moins généralisée dans le pays. L’existence de formation professionnelle répondant aux normes et exigences internationales serait la seule et l’unique solution pour faire face à la crise de l’emploi que subissent les jeunes malgaches, et de Nosy-Be, actuellement. La situation profiterait toutefois au secteur informel. Ce qui pénaliserait les jeunes diplômés des centres reconnus et homologués par l’Etat. « Les jeunes issus des centres de formation informelle sont recrutés par les hôteliers étant donné qu’ils acceptent les salaires (aussi bas soient-ils) qu’on les propose » a déploré Jao Djao, jeune diplômé en Tourisme et Hôtellerie de Nosy-Be. L’avenir de la jeunesse de Nosy-Be est incertain. Avec l’ouverture prochaine de deux hôtels à cinq étoiles dans l’île, et les opportunités que cela représente en termes de création d’emplois et de revenus, l’Etat devrait se pencher sur la question et écouter un peu la voix des jeunes de cette partie du Nord du pays. La réouverture de l’INTH ne serait ainsi qu’un simple retour des choses.
José Belalahy