« Comme bon nombre de pays en développement, Madagascar fait face à une crise de l’emploi, et surtout à une crise sans précédent de l’emploi des jeunes » a lancé Christian Ntsay, représentant de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Le directeur du bureau de Pays de l’OIT a dernièrement stimulé le marché du travail par le biais du salon régional de l’emploi et de la jeunesse dans la capitale régionale Atsinanana. Le problème de l’emploi à Madagascar est constaté avec le sous-emploi. Ce chômage déguisé a touché huit travailleurs sur dix. Ceci face à un des jeunes sur deux, est en chômage dans le pays. La faiblesse du marché du travail a poussé les 9 emplois sur 10 dans le secteur informel. Pourtant, le chômage et le sous-emploi des jeunes et des femmes ont un coût social et économique élevé en termes de perte de croissance économique au détriment de l’investissement public et l’augmentation des dépenses sociales. Cependant, « l’OIT estime que les jeunes malgaches aussi bien urbains que ruraux ont le sens de créativité, de l’invention et de l’ingéniosité, et c’est la raison pour laquelle nombre d’entre eux sont très performants comme employés et cadres dans les entreprises privées et l’administration publique, nombre d’entre eux arrivent à « se débrouiller » dans l’économie informelle et l’économie rurale, ainsi qu’à se démarquer brillamment dans la création et le développement des micro et petites entreprises, malgré un marché de travail largement défavorable à leur endroit, vu l’imposition des barrières insurmontables à leur recrutement, notamment l’exigence des années d’expérience pour les emplois salariés d’une part, et des conditions dissuasives au financement de leur projet de création d’entreprise par l’importance des apports personnels et garanties réclamés d’autre part », a révélé le représentant de l’OIT. Ainsi pour le dynamisme et la vitalité de l’emploi des jeunes, « le BIT estime qu’il est fondamental aujourd’hui de mettre à jour la politique nationale de l’emploi de 2005. Il est aussi important d’effectuer les Etats généraux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle à Madagascar » a avancé le directeur du bureau Pays de l’OIT. D’une manière plus globale, « Madagascar aurait certainement besoin d’une politique de réforme mettant l’emploi au centre des priorités nationales afin de garantir une croissance forte, équilibrée et inclusive » a conclu Christian Ntsay, représentant de l’organisation internationale du travail.
Jean-Claude STEVE