
Antananarivo reste secouée par les deux nuits de violences des 25 et 26 septembre 2025. Les entreprises locales font face à des pertes considérables.
Derrière les vitrines brisées, c’est l’avenir de milliers de travailleurs qui se retrouve menacé. Les nuits d’émeutes du jeudi et vendredi derniers ont suffi à fragiliser l’économie tananarivienne. Commerces vandalisés, stocks incendiés, restaurants et hôtels désertés, le tissu entrepreneurial local subit de plein fouet les conséquences des violences urbaines. Plusieurs centres commerciaux et enseignes ont été forcés de fermer, laissant leurs salariés dans l’incertitude. Les pertes de revenus sont immédiates. Employés journaliers, vendeurs de rue et petits restaurateurs, souvent sans contrats stables, se retrouvent brutalement privés de travail. Pour ces travailleurs, chaque journée sans revenu signifie un basculement vers la précarité. Les PME (Petites et Moyennes Entreprises), déjà fragilisées par un accès limité au crédit et une faible trésorerie, peinent à envisager une réouverture rapide.
À craindre
Le risque de licenciements massifs plane car beaucoup d’entreprises n’ont pas d’assurance suffisante pour couvrir leurs pertes. « Certaines pourraient réduire leurs effectifs ou fermer définitivement », se plaint Fara une employée de magasin vandalisée et fermée du côté d’Ambodivona. Les secteurs du commerce, de la restauration et de la logistique figurent parmi les plus exposés. À moyen terme, les observateurs redoutent une montée de l’emploi informel. Faute de perspectives, de nombreux travailleurs pourraient opter vers des activités précaires, sans protection sociale. L’image de la capitale en souffre également. Ce qui pourrait refroidir les investisseurs et compromettre la création d’emplois futurs. Ce qui est sûr, c’est que ces deux soirées de chaos ne laissent pas seulement des façades noircies par les flammes, elles creusent un sillon profond dans l’économie locale déjà minée par plusieurs défis sécuritaires.