
Le Centre de Formation Technique et Professionnelle de la SECREN (CFTPS) vient récemment de réaliser le pari fou de former 100 jeunes « foroches » à l’emploi et au travail. Une action qui entre dans le cadre de l’agenda du travail décent de l’Organisation Internationale du Travail.
Dans le cadre de la mise en place de l’agenda du travail décent à Madagascar, l’Organisation Internationale du Travail, par l’intermédiaire du Bureau de Pays pour Madagascar, Maurice, Comores et Seychelles, avec la collaboration de la région, de la SECREN et la Police Nationale, ont organisé une formation de trois mois à l’endroit des jeunes rebelles de la capitale de la région Diana. S’étant étalée sur trois mois, du 02 août au 19 novembre dernier, ladite formation avait pour objectif de les remettre sur le droit chemin afin de leur offrir un avenir meilleur. Une façon pour les acteurs de participer à leur réinsertion sociale et insertion professionnelle selon Lucet Vial, directeur dudit centre de formation. Car marginalisé et sans avenir, ces jeunes sont surtout victimes. Ce qui n’est pas l’avis des observateurs.
Spécialités.Pour permettre une parfaite insertion professionnelle des jeunes, huit spécialisations à savoir : l’électromécanique, la tôlerie, le froid, la menuiserie, la tuyauterie, la maçonnerie et la mécanique automobile ont fait l’objet des trois mois de formation. Ce qui était un énorme défi selon Christian Ntsay car ces jeunes sont surtout des « délinquants ». « Une situation qui compliquait les tâches, car toutes les approches possibles ont été étudiées pour permettre un meilleur impact afin de les doter des outils de développement » a-t-il ajouté. Cela a été possible avec la collaboration de la police nationale qui a effectué l’identification des bénéficiaires (outre l’approche par « fokontany » qui sont au nombre de 25 dans la ville de Diégo) et la sécurisation du centre de formation durant les trois mois. A titre de rappel, l’initiative de la formation des jeunes « foroches » a émergé de l’étude, la première sur le phénomène « foroche », récemment réalisée par le Bureau International du Travail. Durant laquelle toutes les idées se seraient convergées sur la nécessité de « donner un grain d’espoir » à ces jeunes afin qu’ils puissent « se construire un meilleur avenir ». Une initiative qui a porté ses fruits selon le directeur du CFTPS, car ces jeunes ont maîtrisé tous les aspects techniques des huit spécialisations et pourront se prévaloir d’un travail auprès des différentes sociétés. On se pose toutefois des questions quant à la suite des actions à entreprendre pour ces jeunes pour empêcher leur récidive. Vont-ils jouir d’autres accompagnements ou leur prise en main s’arrête juste à la formation ? Sachant qu’il est difficile pour une personne dite « normale » d’intégrer le monde du travail. Dossier à suivre.
José Belalahy