On avait dit que c’était l’ultime chance laissée au Premier ministre de former un gouvernement. L’échéance a été respectée, mais les observateurs ont été sidérés en voyant sa composition. On s’aperçoit que le président de la République n’est aucune sorti perdant du bras de fer qui lui avait été imposé. Les Etats -majors politiques ont fini par arrondir les angles, et se sont résignés à faire des accommodements. On se demande cependant si cela va calmer les exigences des manifestants de la place du 13 mai.
En attendant la réaction de la place du 13 mai
Les discours des orateurs de la place du 13 mai n’avaient pas varié durant ces derniers jours. Ils ne voulaient aucun revenant et aucun membre HVM dans le gouvernement du Premier ministre Ntsay Christian. Le ton s’est encore durci samedi dernier et, on pensait que l’on se dirigeait vers le clash. Le week-end est passé et on se demandait quelle serait l’issue du bras de fer entamé. Mais le suspense savamment entretenu s’est terminé par cette annonce faite à Iavoloha. La politique a eu raison de toutes les résolutions prises sur la place du 13 mai. Ce sont des solutions politiques qui ont été apportées. Le président de la République étant maître du jeu, l’opposition a dû céder du terrain et accepter de composer avec le régime. Certaines nominations n’ont pas manqué de surprendre et vont provoquer des remous dans les jours à venir. Le ton du chef de l’Etat après la présentation des membres du nouveau gouvernement s’est voulu conciliant et en exhortant ces derniers à se donner corps et âme à leur tâche. Il a voulu tourner définitivement la page et veut se tourner vers l’avenir. Mais nul ne sait comment va réagir la base pure et dure qui vient tous les jours sur la place du 13 mai. Elle s’était déjà sentie flouée lors de la nomination du Premier ministre. Elle avalera encore plus difficilement la couleuvre cette fois -ci. Il va falloir tout le savoir-faire des leaders pour tempérer la colère qui s’est exprimée ces derniers temps.
Patrice RABE