Les Tananariviens venus samedi à l’appel des députés de l’opposition sur le parvis de l’Hôtel de ville n’ont pas reculé devant le déploiement massif des forces de l’ordre. Ce fut la manifestation d’une exaspération longtemps refoulée. Cette force du désespoir a balayé cet EMMOREG qui a usé de tous les stratagèmes pour arriver à ses fins. La foule, cette fois-ci, n’a pas faibli et a fait fuir ces militaires. Elle a enfin pu exprimer ce qu’elle avait sur le cœur.
En attendant la suite des événements
Les Tananariviens qui ont forcé tous les barrages dressés devant eux ont pu dire tout haut ce qu’ils exprimaient depuis longtemps tout bas. Portés par l’élan populaire, les députés ont demandé la démission du président de la République. Cette exigence est devenue maintenant le leitmotiv des manifestants. Mais une fois affirmé, ce désir ne peut pas être exaucé tout de suite. C’est un long cheminement qui doit être accompli. Les militaires qui sont revenus en force hier pour boucler la place du 13 Mai ont préféré s’en aller pour éviter l’affrontement. On se rend compte qu’ils sont conscients de leur responsabilité et ne veulent pas être de simples exécutants. Ces événements de samedi se sont déroulés de manière tragique, mais il n’y a pas eu d’hécatombe comme lors de 1991 ou 2009. Le régime a été secoué. Le Premier ministre et le président du Sénat ont tenu des propos apaisants et prôné le dialogue. Le président de la République, de retour au pays, a préféré raidir son attitude et a tenu des propos très fermes, ne faisant aucune concession. Maintenant, on attend la suite des événements. Comment va-t-on sortir de bras de fer qui est en train de s’installer ? Le chef de l’Etat n’a pas l’intention de céder et affirme que le chef de l’Etat n’a pas l’intention de céder et affirme que l’ordre doit être rétabli. Les manifestants estiment qu’il ne faut plus tergiverser et le forcer à partir. Les jours à venir vont être décisifs. Les manifestations du 13 Mai vont reprendre. Mais c’est au niveau institutionnel que l’affaire doit se régler. La bataille va se livrer à l’Assemblée et à la HCC. Ce sont ces lois électorales controversées qui doivent être retoquées. Cependant, la lame de fond de samedi dernier ne permettra pas un retour en arrière. Tout doit se faire dans la légalité.
Patrice RABE