Une bonne nouvelle pour la presse malgache. Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, les deux journalistes de Madagascar Matin, qui étaient en détention préventive à la maison d’arrêt d’Antanimora ont recouvré la liberté depuis hier. On imagine la joie de leur famille respective en les retrouvant de nouveau à la maison. Ils sont en liberté.
En toute liberté
Deux remarques, au moins sont à retenir de cet incident qui a secoué le microcosme politique. Tout d’abord, l’erreur d’appréciation de la part des autorités. En l’occurrence les ministres qui ont porté plainte et la machine judiciaire qui n’a pas su éviter l’emprisonnement de ces deux journalistes. Car même si quelque part, il y a peut être eu faute, force est de reconnaître qu’il y a une réelle disproportion entre l’action de publier un courrier de lecteur jugé diffamatoire et l’emprisonnement. En tout cas, il est plus que jamais temps d’appliquer la dépénalisation de la presse tant réclamée par les journalistes. Les gens de presse, du moins, une partie d’entre eux qui, pour leur part doivent aussi réfléchir sur la manière de mener leur travail. Car la liberté de presse est avant tout celle de pouvoir informer les citoyens sur tout ce qui se passe dans le pays. En toute liberté. Et même si ces informations peuvent toucher certains dirigeants qui peuvent aussi être mêlés dans des trafics, le journaliste a le droit et même l’obligation d’informer les citoyens pour qui le droit à l’information est fondamental. Mais la liberté de presse a aussi ses limites que le journaliste ne doit pas franchir. Il y a liberté d’informer et non d’abaisser les gens par des propos ou des écrits diffamatoires. Informer et non diffamer. Tel doit être le principe qu’un journaliste doit respecter. A défaut, ce genre d’incident malheureux pour le pays risque encore de se répéter. Mais le moyen le plus efficace pour mettre un terme à ce genre de conflits entre les journalistes et les dirigeants, c’est avant tout la réforme de la législation sur la presse. Mais également et surtout la volonté des uns et des autres de respecter les lois et règlements en vigueur. En toute liberté.
R.Edmond.
