
Faute de pouvoir se payer un frais de transport pour rejoindre leur centre d’examen situé à presque une centaine de kilomètres de leur lieu de résidence, des candidats au baccalauréat dans des zones enclavées doivent parcourir cette distance, à pied.
Ils ont dû quitter leur ville à une semaine du jour du Baccalauréat pour pouvoir arriver à temps au centre d’examen situé à 93 km. Il leur faut parcourir cette distance à pied, faute de pouvoir subvenir à des dépenses en frais de déplacement, en camion. C’est le lot des candidats de Midongy Atsimo, dans la région Atsimo-Atsinanana, province de Fianarantsoa. Rapportée sur les ondes de la radio nationale, hier, cette situation des candidats au baccalauréat de Midongy Atsimo reflète bien les difficultés auxquelles sont confrontées les populations des zones enclavées, en matière de mobilité.
Une semaine. Pour pouvoir passer le bac, ces candidats de Midongy doivent rejoindre leur centre d’examen situé à Vangaindrano. Les 93 km qui séparent les deux localités doivent être parcourus en camion ou en 4×4, moyennant Ar 40 000 pour le premier et Ar 45 000 pour le second. Autrement, il va falloir marcher. Longtemps. Une semaine au moins pour ces candidats au bac à Midongy Atsimo qui n’ont pas les moyens de se payer une place à bord de ces véhicules. Ils l’ont déjà fait pour passer l’épreuve d’éducation physique et sportive en juin dernier. Ils le refont à nouveau pour les épreuves écrites qui débuteront lundi prochain, 1er août. Une partie des 213 candidats que compte Midongy Atsimo a déjà quitté leur domicile samedi dernier pour ne pas arriver trop exténués à Vangaindrano, et avoir un peu de temps pour se reposer avant le jour J. D’autres ont pris le départ, hier lundi, avec sur le dos de quoi tenir jusqu’au vendredi 5 août, fin des épreuves du baccalauréat. Tous doivent être encore en chemin actuellement.
Diplôme précieux. La route qui relie Midongy Atsimo et Vangaindrano se trouve dans un état de dégradation plus qu’avancée. Impossible pour les véhicules légers de l’emprunter. Les rares camions et 4×4, parfois surchargés, qui assurent la liaison entre les deux localités sont des véhicules promis à une dégradation assurée, l’état de la route étant ce qu’elle est. La même situation est vécue par les populations de Befotaka, à 42 km plus au Sud de Midongy. Bref, dans des zones enclavées comme celles-ci, passer le baccalauréat est une double épreuve qui rend encore plus précieux ce premier diplôme universitaire, synonyme de sésame qui ouvre les portes des études supérieures.
Hanitra R.