Air Madagascar bat de l’aile! La grève d’une partie du personnel nuit gravement à son fonctionnement. L’aéroport a été pris en otage avec tout le trafic. Les compagnies aériennes qui desservent Madagascar ont annulé des vols. La compagnie nationale court à sa perte alors qu’elle vient d’acquérir des ATR 72 et envisage d’avoir aussi un Boeing plus puissant pour remonter la pente. Le personnel en grève réclame entre autres l’annulation des sanctions envers des licenciés et la démission du DG, du PCA et du ministre des Transports et du tourisme. Des revendications à la fois corporatives et politiques. Depuis hier, la prise de conscience de part et d’autre a conduit à des négociations entre le personnel gréviste et la direction générale d’Air Madagascar. Les vols reprennent progressivement. Mais la Compagnie est bien mal en point.
Encore des foyers de tension
Aux Domaines, la grève continue de plus belle. Les syndicats ne sont pas près de lâcher du lest. Tous les bureaux sur l’ensemble du territoire sont fermés. Il n’y a pas de service minimum. Les syndicats des inspecteurs, des contrôleurs et des assistants rédacteurs, revendiquent la levée de la suspension d’attribution de terrains domaniaux aux particuliers, la participation à l’élaboration de la lettre de politique foncière et un statut particulier pour régir leur corps de métier. Les syndicats ont intensifié la grève à cause de la note circulaire de rappel à l’ordre serti de menaces dont la suspension de salaires. Des négociations ont aussi commencé avec le ministère de tutelle mais on est toujours loin d’un accord possible. Aussi la grève continue-t-elle de paralyser toutes les affaires foncières nécessitant l’intervention des Domaines.
Outre les grèves, la vie politique ne s’améliore guère. L’Assemblée nationale qui a échoué dans sa tentative de déchoir le président de la République en veut maintenant à la Haute Cour Constitutionnelle qui a rendu une décision non susceptible de recours. Elle envisage de déposer une plainte contre le président de la Haute Cour Constitutionnelle en soupçonnant ses membres de s’être laissé corrompre. Ainsi après avoir perdu son combat contre l’Exécutif, l’Assemblée nationale s’attaque maintenant à une autre institution de l’Etat, la Haute Cour Constitutionnelle. Des députés de l’Assemblée nationale qui craint plus que jamais la dissolution veulent aller jusqu’au bout. Ils avaient espéré déchoir le président de la République et installer à sa place le président de l’Assemblée nationale. Mais leurs arguments à cette fin ne sont pas « fondés » a déclaré la Haute cour Constitutionnelle qui a examiné un à un les points de la requête en déchéance contre le président de la République. Mais la question est maintenant de savoir, quelle sera l’issue de ce nouveau bras de fer provoquée par l’Assemblée nationale. En attendant, la situation politique risque de se dégrader davantage.
Zo Rakotoseheno