
La lutte contre le délestage est bien partie et la transition énergétique n’est plus une simple théorie.
Les choses sérieuses commencent vraiment avec l’accord qui a été signé vendredi dernier à Paris entre le consortium constitué par les groupes Eiffage, Eranove, Themis et HIER d’une part et l’Etat malgache de l’autre.
Appel d’offres international. Il s’agit d’un accord portant sur la construction et l’exploitation d’une nouvelle centrale hydroélectrique d’une puissance installée de 200 mégawatts (MW) sur le site de Sahofika, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. Un accord réalisé dans les règles de l’art, puisqu’il résulte d’un appel d’offres international lancé en septembre 2015, et à l’issue duquel le consortium a été déclaré adjudicataire provisoire le 17 juin 2016 par les autorités malgaches.
Cet accord historique qui porte sur un investissement estimé à 825 millions de dollars hors ligne de transmission, a pour principal objectif d’accroître l’approvisionnement énergétique de Madagascar, et notamment de sa capitale, avec une production annuelle estimée à 1 500 GWh, soit la consommation annuelle moyenne de 1,5 million de foyers.
Défi énergétique. Les travaux de construction de cette centrale hydroélectrique de Sahofika débuteront d’ici à 18 mois après une phase d’étude préalable. La phase de construction de l’ensemble de l’infrastructure est prévue pour une durée estimée à 48 mois. En somme, comme il s’agit d’immenses infrastructures il faudra encore attendre un peu plus de 5 ans pour sa réalisation. Une fois la centrale hydroélectrique mise en service, la phase d’exploitation et de maintenance du site démarrera pour une durée de 35 ans. Quoi qu’il en soit, cet accord marque une étape importante pour résoudre le défi énergétique de Madagascar. En effet, le projet Sahofika doit permettre d’accroître sensiblement la capacité de production d’électricité du pays, actuellement estimée à 300 MW installés pour 200 MW effectivement disponibles et 165 MW en période d’étiage. Il permettra également de résorber totalement le déficit chronique sur le réseau interconnecté d’Antananarivo (70 MW à la pointe) et de répondre à la croissance de la demande (2 000 à 3 000 GWh/an à l’horizon 2030) pour tout le pays.
Expertise panafricaine. « L’accord conclu ce jour s’inscrit dans le partenariat du groupe Eiffage avec les États et les collectivités en faveur du développement économique. Présent en Afrique depuis 90 ans en tant que concessionnaire et constructeur, Eiffage va pouvoir une nouvelle fois faire preuve de son savoir-faire en matière de grands projets complexes au service des pays émergents », a déclaré Max Roche, Directeur Général Adjoint du groupe Eiffage. « L’accord signé aujourd’hui marque une nouvelle étape importante dans le développement du Groupe industriel Eranove qui, après la Côte d’Ivoire, le Mali et le Gabon, apporte la démonstration de son expertise panafricaine dans la production hydroélectrique et sa capacité à mener des projets de grande envergure avec des partenaires internationaux », a annoncé, pour sa part, Marc Albérola, Directeur Général du Groupe Eranove. La partie malgache a été représentée lors de cette signature par le ministre de l’Energie, par intérim, Herilanto Raveloarison. Et ce en présence du Président de la République Hery Rajaonarimampianina qui a rappelé à cette occasion la nécessité absolue de la transition énergétique.
R.Edmond (Paris)