
Une association regroupant les régulateurs de l’énergie dans les pays membres de la Commission de l’Océan Indien (COI) vient de voir le jour dans le cadre du premier Forum des énergies durables qui s’est tenu la semaine dernière à Maurice, complétant les autres réseaux déjà existants dans l’espace SADC et le COMESA.
L’idée émise lors du Forum des énergies durables a fini par se concrétiser par la création de l’Association des régulateurs de l’énergie des pays de l’Océan Indien. Une association, à laquelle adhère ainsi l’Office de Régulation de l’Electricité (ORE) de Madagascar, et appelée à se focaliser davantage sur les besoins et enjeux insulaires en matière de transition énergétique de ces pays. L’approche se traduit concrètement par le développement des énergies renouvelables, une démarche qui nécessite manifestement l’implication des opérateurs privés, si pendant longtemps et jusqu’à la période actuelle, ces pays sont dotés d’opérateurs électriques historiques qui dominent encore le marché de l’électricité.
Pratique « régulatoire ». Cette association est ainsi une structure d’échanges de bonnes pratiques entre les régulateurs issus de chacun des pays membres et permet d’apprendre des expériences des uns et des autres. Dans un second temps, la démarche peut aboutir à un modèle commun de régulation. « Sur ce volet précis, il y aura probablement quelques points sur lesquels les pays membres devront s’accorder. Ces éléments permettront par la suite d’asseoir les bases de la pratique ‘ régulatoire’ dans l’Océan Indien », explique Aimée Andrianasolo, président exécutif du conseil de l’électricité de l’Office de Régulation de l’électricité (ORE) à Madagascar. Et à elle d’ajouter que la démarche de mettre en place cette association des régulateurs est bénéfique pour Madagascar dans la mesure où la Grande Ile se lance de manière plus poussée dans la voie de la transition énergétique. « Après l’adoption en avril dernier de notre nouveau code de l’électricité (ndlr, loi 2017-020 du 10 avril 2018), la mise en place, avec le ministère de tutelle, des notes d’application de cette loi est en cours. Celles-ci accordent aux régulateurs davantage de pouvoirs, impliquant aussi de nouvelles capacités », précise-t-elle.
Spécificité insulaire. Animés d’une volonté d’aller encore plus loin dans la voie de transition énergétique, en tenant compte de la spécificité insulaire de leurs territoires respectifs, les régulateurs de l’énergie des pays de la COI, à travers cette association nouvellement créée, continueront à assurer leurs missions premières, en prenant en considération l’impact de cette spécificité sur l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques. « La raison d’être d’un régulateur de l’énergie réside dans le fait que lors de la libéralisation du secteur de l’énergie, le régulateur va permettre une bonne intégration des nouveaux entrants sur le marché, en l’occurrence les opérateurs privés, vis-à-vis de l’opérateur historique – la société nationale d’électricité », a, pour sa part, déclaré Denis Levy, chef du programme COI-ENERGIES.
« Grid code ». La COI, à travers son programme ENERGIES, financé par l’Union européenne à hauteur de 15 millions d’euros, s’est engagée à soutenir les activités de cette association, dont l’établissement de « Grid code » (ensemble de consignes d’exploitation dans le domaine de l’électricité), le renforcement de capacités pour la définition d’indicateurs de performance ou pour la mise en œuvre du rôle de médiateur dévolu aux régulateurs.
Rappelons que les régulateurs de l’énergie des pays de l’Océan Indien sont membres de plusieurs autres réseaux régionaux, dont l’association régionale des régulateurs de l’énergie pour l’Afrique orientale et australe (AREFOA) du COMESA et l’Association régionale des régulateurs de l’électricité de la SADC (RERA).
Hanitra R.