Dans les dix prochaines années à venir, Madagascar ne peut pas encore se passer du charbon et du bois de chauffe servant d’énergie domestique, et ce, malgré l’existence des autres énergies alternatives. En effet, « près de 97% des ménages les utilisent. C’est pourquoi, nous promouvons la technique améliorée de carbonisation au niveau des producteurs de charbon afin d’obtenir un taux de rendement de l’ordre de 25% contre moins de 10% avec la méthode traditionnelle », a évoqué Augustin Randrianarivony, le directeur des Energies Alternatives au sein du ministère de l’Eau et de l’Energie lors d’un atelier sur les énergies alternatives et domestiques organisé au BUCAS à Antanimena. Dans la foulée, « Le charbon vert sera développé. Tout le monde peut en produire. Il suffit de transformer des déchets organiques bien triés et de les mélanger avec une composante pour obtenir du charbon vert. Les fines de charbon qui représentent près de 2% de la production doivent être également récupérées pour fabriquer ce charbon vert, car cela peut atteindre des tonnes surtout dans les régions », a-t-il poursuivi.
Spéculation. Notons que le ministère en charge de l’Energie effectue en ce moment une étude de faisabilité sur le triage des matières organiques dans les déchets de la Capitale et ce, en partenariat avec le SAMVA. « L’objectif étant de transformer ces matières organiques afin de produire de l’énergie électrique pouvant atteindre une puissance de 10 Mégawatts », a-t-il enchaîné. Par ailleurs, le foyer à éthanol est promu dans le cadre de cet événement. Trois entreprises produisent actuellement de l’éthanol, à savoir « Madagascar Energy Compagny », « Obio Hamy » et le centre luthérien de Vakinankaratra. Certains ménages dans la Capitale en utilisent déjà. Et en revenant sur la filière charbon, le ministère de tutelle sensibilise tous les acteurs concernés en amont jusqu’en aval pour mieux valoriser ce combustible tout en évitant la spéculation durant les périodes de pluies. « Les producteurs ne doivent pas toucher les forêts naturelles, mais exploiter les espèces d’arbres à croissance rapide pour avoir du charbon. Et tout cela, dans le dessein de mieux préserver l’environnement », a conclu Augustin Randrianarivony.
Navalona R.