dimanche, avril 20, 2025
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Enfants en situation des rues : Manque cruel des refuges nocturnes

Les enfants des rues, toujours en quête d’un refuge nocturne.

Dans la capitale malgache, les Enfants sans-abri restent nombreux à dormir dehors la nuit, faute de structures d’accueil suffisantes. Selon la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance, le nombre d’infrastructures pouvant les accueillir n’atteint pas la dizaine.

Sous les arcades, dans les tunnels ou encore sous les ponts… Ces lieux deviennent des abris précaires pour ces enfants, une fois la nuit tombée. Si plusieurs associations œuvrent pour la protection et l’accompagnement des enfants en situation de rue, la majorité d’entre elles n’offrent qu’un accueil de jour, sans hébergement nocturne. La PFSCE (Plateforme de la société civile pour l’enfance), qui regroupe 66 associations réparties à travers Madagascar, estime que près de 50 000 enfants bénéficient de leurs services. « En réalité, le nombre d’infrastructures pouvant les accueillir n’atteint même pas la dizaine car la plupart sont uniquement des centres de jour », explique Ando Nomenjanahary, vice présidente de cette plateforme. Selon elle, les freins majeurs restent financiers, humains, matériels et infrastructurels. La dépendance des centres à des financements extérieurs rend toute extension difficile.

Avant d’être pris en charge par un centre, Olivier passait ses journées à errer dans les rues.

Infrastructure

Le centre NRJ, de son côté, dispose de deux centres de jour situés à Andavamamba et Mandroseza, pouvant accueillir jusqu’à 250 enfants au total. L’organisation gère également un gîte de nuit, mais le nombre de places y est également limité. « Malgré cela, nous accueillons toujours les enfants qui se présentent, surtout lorsqu’il pleut ou pendant les périodes de froid », confie Michelle Rajoelina, responsable de la formation professionnelle chez NRJ. Elle ajoute que, jusqu’ici, c’est uniquement grâce aux financements que les centres peuvent fonctionner. Pour élargir leur capacité d’accueil, il est impératif de renforcer les moyens financiers, humains, logistiques et infrastructurels.

Quand l’espoir renaît chez les enfants des rues

Beaucoup d’enfants dormant dans la rue retrouvent aujourd’hui l’espoir d’un avenir meilleur, grâce à l’accompagnement des centres qui les prennent en charge. C’est le cas d’Olivier, 17 ans. Avant d’être soutenu par l’ONG Manda et le centre ALFA, il passait ses journées à errer avec ses amis et à aller puiser de l’eau pour survivre.

Leurs souhaits lors de la célébration de la journée mondiale des enfants en situation de rue.

Ce sont ces structures qui lui ont permis de retourner à l’école et d’obtenir son diplôme du CEPE. Aujourd’hui, Olivier a un objectif clair : devenir mécanicien professionnel. Il suit d’ailleurs une formation dans ce domaine depuis environ un mois. « Dans la rue, on mangeait n’importe quoi. Maintenant qu’on est au centre, on mange équilibré. Même s’il y a des règles à respecter, les enfants s’y sentent bien. Ce qui est triste, c’est que le nombre de places est limité, faute de moyens financiers et d’infrastructures », témoigne-t-il.

Dangers

Les risques et violences auxquels sont exposés les enfants des rues la nuit restent nombreux. Pour ceux qui vivent seuls, sans parents, la rue devient un combat quotidien où chacun doit trouver ses propres stratégies de survie. À défaut d’alternative, beaucoup d’enfants dorment en groupe à même le sol, afin de se protéger mutuellement. Contrairement aux idées reçues, les violences ne touchent pas uniquement les filles, comme le confirment plusieurs témoignages : les petits garçons aussi en sont victimes.

Les ambassadeurs des enfants auprès de la PFSCE.

L’importance capitale des papiers d’identité pour les enfants des rues

Samedi dernier a été célébrée la Journée internationale dédiée aux enfants des rues. Une occasion mise à profit par le PFSCE pour mener une campagne de sensibilisation sur l’importance d’avoir un acte de naissance et les avantages qui en découlent. Lors de cette journée, les enfants ont aussi été informés de leurs droits fondamentaux, trop souvent ignorés ou bafoués.

Ando Nomenjanahary, vice présidente de la PFSCE a fait appel aux bienfaiteurs pour appuyer les centres et les associations accueillant les enfants des rues.

Avoir un acte de naissance est en effet crucial. Avant d’être pris en charge par les centres d’accueil, bon nombre de ces enfants n’en possédaient pas. Résultat : ils ne pouvaient pas passer d’examen officiel, comme le CEPE. Ce problème a toutefois pu être résolu une fois qu’ils ont intégré les centres spécialisés. « Je n’avais pas d’acte de naissance quand j’ai été accueilli pour la première fois par le centre. J’ai pu reprendre l’école et passer l’examen national, car j’ai enfin obtenu mon acte de naissance », raconte Sarobidy.

Narindra Rakotobe

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