Le Sommet des cinq organisé par le FFKM a permis de réaliser une avancée déterminante dans le processus de réconciliation nationale. Comme convenu, le président de la République Hery Rajaonarimampianina a libéré cinq détenus politiques dont le général Jean Raoelina et les Colonels Raymond Randrianjafy et Charles Andrianasoavina. Il a aussi permis à l’ancien président Marc Ravalomanana placé en résidence fixe à l’Amirauté d’Antsiranana de passer Noël en famille. L’ancien exilé d’ Afrique du Sud a rejoint sa résidence à Faravohitra. Hier, il a assisté au culte de Noël au temple FJKM d’Imerinkasinina. Avare de déclarations, certainement à cause du deal qu’il doit respecter, Marc Ravalomanana est discret mais est de retour. Bien que son avenir pose toujours des interrogations, il donne, mieux qu’auparavant, l’impression d’avoir recouvert sa liberté.
Enfin libres !
L’année tire à sa fin. L’heure est au bilan. Le président de la République dont le gouvernement n’a sans doute pas grandement impressionné le public, a réussi à surprendre par des exploits qui honorent pourtant l’année de son mandat. Le premier est économique et social au plus haut point, c’est la réintégration de Madagascar dans l’AGOA. On lui en a voulu pour ces déplacements coûteux à l’extérieur. Mais le résultat en vaut la peine. N’oublions pas que la suspension de l’AGOA a fait perdre au bas mot 300 000 emplois. Les possibilités d’exporter à nouveau des marchandises vers les Etats-Unis sans droits de douanes ne peuvent qu’être salutaires pour un pays où l’appauvrissement s’est accéléré à la vitesse grand V en quelques années. Le second exploit est humain et politique dans toute sa splendeur, c’est la grâce présidentielle accordée à cinq détenus politiques et la « liberté » ou l’autorisation à Marc Ravalomanana de passer les fêtes à Antananarivo, dans sa famille. Deux succès que le public apprécie beaucoup pour leur conformité à ses aspirations profondes. Ils sauvent un bilan de l’année perçu plutôt négatif à cause des difficultés invaincues dont la multiplication des délestages en électricité. Bien sûr, une année ne suffit pas pour effacer la crise et vaincre la pauvreté. Les moyens financiers nécessaires pour le développement n’arrivent qu’au compte-gouttes malgré les promesses faites par les bailleurs de fonds. Le gouvernement a été freiné dans ses actions et ses performances. Sa légitimité s’affaiblit à cause de la menace d’une recomposition de la majorité politique à l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, après un Noël sans incidents majeurs. Les détenus politiques ont obtenu leur liberté. C’est à mettre sur le compte d’une trêve politique qui ne dit pas son nom. Le public attend maintenant le message du président de la République qui clôturera l’année avant que l’on entame la nouvelle.
Zo Rakotoseheno