
Madagascar a activement pris part à la réunion ministérielle des pays africains, membres du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), tenue du 10 au 12 juin à Changsha, en Chine.
Cette rencontre de haut niveau, organisée dans cette capitale de la province du Hunan, a réuni les chefs de la diplomatie de 53 États africains aux côtés de la Chine, dans un objectif clair, notamment de faire le point sur la mise en œuvre des engagements du dernier sommet du FOCAC, tenu à Pékin en septembre 2024, et renforcer la coordination autour des priorités communes de développement.
Représenté par la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, Madagascar s’est joint à la voix collective des pays africains réaffirmant leur attachement à une « coopération Sud-Sud fondée sur la solidarité, le respect mutuel et le progrès partagé ». La déclaration finale de la réunion de Changsha n’a pas seulement porté sur les ambitions de développement ou les partenariats économiques, elle a aussi lancé un message fort à l’adresse des États-Unis dans un contexte de tension commerciale globale.
Les représentants africains et chinois ont exprimé leur vive préoccupation face à « la montée du protectionnisme, de l’unilatéralisme et des mesures tarifaires jugées arbitraires ». Ces pratiques, qualifiées d’entraves au développement des pays du Sud, ont été fermement dénoncées par les pays africains à Changsha comme nuisant à la stabilité de l’ordre économique international. En effet, la déclaration appelle les pays, particulièrement les États-Unis, à revenir à une « approche fondée sur le dialogue, le respect et l’équilibre des intérêts dans le règlement des différends commerciaux ». D’ailleurs, Madagascar figure parmi les pays fortement visés dont les exportations vers les États-Unis sont frappées d’une surtaxe de 47 % par la nouvelle administration Trump.
Vaste marché
La déclaration commune de la Chine et des pays africains, qui ont participé à cette réunion à Changsha, interpelle également la communauté internationale sur les réductions drastiques de l’aide au développement, qui frappent de plein fouet les pays africains. Ces pays plaident pour « un soutien renforcé et cohérent afin de relever les défis de la pauvreté, du développement durable et de l’amélioration des conditions de vie des populations ». Dans ce contexte, Madagascar, en s’alignant avec les positions exprimées à Changsha, se positionne également comme un acteur impliqué dans la redéfinition des équilibres économiques mondiaux.
La Chine, pour sa part, s’est engagée à ouvrir plus largement son marché aux produits africains. Elle a annoncé l’application d’un traitement douanier zéro pour cent sur 100 % des catégories de produits en provenance des pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle, comme Madagascar. Cette mesure vise à encourager les exportations africaines vers ce vaste marché asiatique, tout en facilitant les procédures d’accès, de contrôle qualité et de dédouanement. Elle traduit aussi une orientation stratégique chinoise de diversification de ses partenaires économiques, dans un contexte où ses relations avec les États-Unis s’enlisent dans la confrontation.
Rija R.