
Les personnalités politiques se frottent les mains pour se tailler la part du lion. Puisque les sièges sont vides, ils veulent dévorer le coussin. La Génération Z se dit exploitée, écartée par les dinosaures s’efforçant de s’adapter à l’environnement politique. Apparemment, la « génération Zombie momifiée » ne lâche pas prise.
Actuellement, le mot « refondation » ne quitte pas la bouche de ceux qui ont autrefois scandé « manara-penitra » en graciant les « r ». Le fer de lance du régime précédent a été fondu. Désormais, les politiciens endimanchés ont retourné leur veste et se refont une beauté. Pourtant, aux moments les plus ardents des manifestations, lorsque les jeunes brûlaient les pneus dans les rues, ceux-ci étaient restés en spectateurs dans leur coin. Une fois les feux éteints, ils surgissent de nulle part. Par dessus tout, ils tentent d’insuffler aux nouveaux intendants la mauvaise coutume instaurée par l’ancienne administration. « Si nous voulons réellement avancer, nous devons abandonner une bonne fois pour toute la pratique qui nous a fait plonger dans l’extrême pauvreté », s’exprime l’écrivain-poète Fabio Tinogny alias Momo Jaomanonga.
Chantre de rassemblement
Ex-directeur régional de la Communication et de la Culture (DRCC) de la région DIANA, il démissionne le 29 septembre. Quatre jours après la répression effectuée par les dirigeants de l’époque, l’artiste rejoint le camp des contestataires. Véhément critiqué par les calomniateurs, ovationné par les apôtres du changement, à savoir les étudiants de l’Université d’Antsiranana, Jaomanonga fait le dos rond aux injures et monte sur les planches installées sur la place du 13 mai de la cité du Varatraza. Il dévoile ouvertement la mauvaise facette des fidèles adeptes de la couleur orange. « J’ai démissionné parce que je suis pour la liberté d’expression. Je ne suis pas complice des affabulateurs », a-t-il avoué. Dès lors, il milite aux côtés de la Gen-Z. Aussitôt, il crée avec ses compagnons d’armes, le comité de la préparation du retour de Jean-Luc Djaovojozara.
Engagé depuis son jeune âge, il a fait du Made in Malagasy son thème favori. La plume perce plus que les balles de l’AK-47. Ses trois ouvrages Taratasin’i Zaman’i Jao, Tarijara, Tefy am-pataña sortis respectivement en 2018, 2019, 2023, incarnent la malgachéité dans tous ses états. Oui, l’homme a franchi des étapes. À la tête de la DRCC-Diana pendant 18 mois, il n’a jamais porté une écharpe ni une cravate orange, mais a toujours été vêtu d’un pagne de la couleur de la terre – le sobahia. Technicien de qualité, initiateur du premier journal à vocation culturelle Antsëvasëra, Tinogny contribue au développement de sa localité à sa manière. Serait-il l’homme qu’il faut ? La réponse est attendue du public. En tout cas, les jeunes, à savoir les universitaires, le soutiennent. Les passionné(e)s de la littérature tavaratra ont également hâte de le revoir exercer une fonction en adéquation avec ses capacités.
Iss Heridiny


