
L’ancien président veut faire de son procès une affaire internationale en faisant appel au service des deux avocats sud-africains.
Prévue être ouverte hier dans l’après-midi, l’enquête de l’ancien président Marc Ravalomanana suite à une plainte déposée par l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) n’a pas encore commencé. Même les deux avocats de l’ex-exilé d’Afrique du Sud, Me Désiré Randrianarivelo et Me Hasina Andriamahadison, qui sont déjà à Antsiranana depuis hier n’ont pas encore pu voir la personne qu’ils défendent. Une source digne de foi a permis de savoir qu’outre ces deux avocats malgaches, Marc Ravalomanana a fait appel au service des deux avocats sud-africains dont le spécialiste des droits de l’Homme Brian Currin. Ces deux avocats sud-africains ne sont pas encore à Madagascar même s’ils devaient rejoindre Antsiranana vendredi dernier, jour initialement prévu pour l’ouverture de l’enquête sur le retour « forcé » de Marc Ravalomanana du 14 octobre. D’après nos informations, l’ancien président aurait demandé la présence d’un journaliste durant son enquête, mais le pouvoir n’aurait pas accepté. Aujourd’hui, une délégation de la mouvance de l’ancien président conduite par Guy Rivo Randrianarisoa et Hanitra Razafimanantsoa et composée des députés issus de cette mouvance va se rendre à Antsiranana.
Ingérence. Jusqu’ici et malgré les cris de détresse lancés par les partisans de Marc Ravalomanana, la Communauté internationale joue la carte de la prudence pour ne pas être taxée d’ingérence dans les affaires internes du pays. Pas plus tard qu’hier, le Chargé d’affaires des Etats-Unis à Madagascar Stephen Anderson a mis l’accent sur la réconciliation nationale et l’application intégrale de la feuille de route tout en sachant très bien qu’il ne peut pas y avoir une réconciliation nationale tant que l’acteur principal de la crise politique de 2009 risque une lourde peine d’emprisonnement. En tout cas, une plainte déposée par l’ACM se trouve à l’origine des agitations actuelles. L’Aviation Civile de Madagascar qui a sa part de responsabilité dans cette affaire de retour « forcé » de Marc Ravalomanana a déposé sa plainte et le Parquet Général de la Cour Suprême a ordonné le dessaisissement du dossier en faveur de la juridiction d’Antsiranana. Le choix d’Antsirananana peut s’expliquer par le fait qu’il est difficile pour les partisans de l’ancien président d’y mobiliser la population pour contester le procès. A noter que les barons de la mouvance Ravalomanana ont tenu hier à Anosy une réunion d’urgence pour préparer les mesures à prendre au cas où le procès aboutirait à la condamnation de leur chef de file.
R. Eugène