
Des détails sur le retour en catimini de Marc Ravalomanana à Madagascar seront finalement connus à partir de ce jour.
Les regards des observateurs sont braqués à partir de ce jour sur Antsiranana où l’ancien président Marc Ravalomanana est « placé en résidence surveillé » depuis son retour « non concerté » à Madagascar. En effet, l’enquête sur ce retour commence aujourd’hui. Cette enquête devait débuter vendredi dernier, mais Marc Ravalomanana a refusé de parler en l’absence de ses avocats. Puisque ses deux avocats, Me Désiré Randrianarivelo et Me Hasina Andriamahadison, ont quitté hier matin en voiture la Capitale pour arriver à Antsiranana ce jour, l’enquête de Marc Ravalomanana est prévue être ouverte cet après-midi. D’après nos sources, l’ancien chef de l’Etat serait déféré au Parquet du tribunal de première instance d’Antsiranana demain mardi.
Inéligible en 2018. A l’allure où vont les choses, l’ancien président risquerait de tomber sous la coupe des articles 81 et 82 alinéa du Code Pénal qui prévoient que « sera coupable d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, tout malgache ou étranger » qui « survolera le territoire malgache au moyen d’un aéronef étranger sans y être autorisé par une convention diplomatique ou une permission de l’autorité malgache ». D’après l’article 83 du même Code pénal, si les actes visés sont commis en temps de paix, l’auteur sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans, et d’une amende de 720 000 Ariary à 10 800 000 Ariary ; et pourra être, en outre, frappé pour cinq ans au moins et vingt ans au plus de l’interdiction de se porter candidat à une élection quelconque.
Révélations. S’il est prouvé que Marc Ravalomanana a pris un aéronef pour rentrer en catimini à Madagascar et que cet aéronef n’a pas eu l’autorisation des autorités malgaches, ces dispositions du Code pénal lui seront appliquées. En conséquence, il ne pourra pas se présenter aux Présidentielles de 2018. Sa carrière politique est en jeu. En tout cas, rien n’est encore sûr. Rien n’indique jusqu’ici si l’ancien président a pris un avion ou un bateau pour faire le trajet entre l’Afrique du Sud et Madagascar. D’ailleurs, depuis son retour le 14 octobre 2014, Marc Ravalomanana n’a fait aucune déclaration sur la façon dont il est rentré au pays. L’ex-exilé d’Afrique du sud pourrait faire des révélations durant l’enquête ou devant la barre. Ses révélations pourraient renverser la situation et changer la donne. Ses révélations pourraient également impliquer des diplomates et des hauts gradés du régime de Hery Rajaonarimampianina.
Apaisement. Quoi qu’il en soit, toute décision politique ou judiciaire mal réfléchie sur cette affaire Ravalomanana risque de compromettre l’apaisement politique et la réconciliation nationale tant réclamée par la communauté internationale. Pour cette communauté internationale qui a affiché sa détermination à accompagner la Grande île dans ses efforts pour le redressement économique, il faut positiver le retour de Marc Ravalomanana pour pouvoir aller de l’avant et non reculer.
R. Eugène