
Une déclaration commune des présidents des étudiants des quatre établissements de l’École normale supérieure a annoncé la fin de la grève à Antananarivo, Toliara, Fianarantsoa et Antsiranana
L’incident est clos ! Après trois heures trente de débats à huis clos, le problème concernant le recrutement systématique des étudiants de l’Ecole normale supérieure (ENS) a été résolu en une partie. Les étudiants issus des établissements d’Antananarivo, Toliara, Toamasina et Antsiranana ont déclaré qu’ils sont satisfaits de la résolution prise durant cette réunion. Cette rencontre a vu la participation des représentants des étudiants, de la Présidence, du ministère de l’Enseignement supérieur, celui de l’Education nationale, la Fonction publique ainsi que des Finances. « De ce fait, toutes les manifestations dans tout Madagascar seront désormais suspendues », selon le président des étudiants de l’ENS Ampefiloha , Eric Randrianantenaina. Toutes les parties prenantes ont décidé qu’un projet de loi se référant au recrutement systématique des normaliens sera élaboré et un calendrier détaillant le processus y afférant sera aussi publié. « Nous sommes satisfaits des démarches entreprises par les responsables étatiques pour dénouer ce problème. Contrairement à ce qui est convenu dans le protocole d’accord signé le 21 juillet 2018 , ce recrutement systématique sera stipulé dans un arrêté interministériel et non par décret » , a-t-il déclaré.
Volte-face. Quelques heures avant cette déclaration commune des présidents des étudiants des quatre établissements de l’ENS , le ton est monté d’un cran à l’amphi , lors de la première annonce de la résolution prise durant cette rencontre. En effet, les étudiants ne s’attendaient pas à la décision qui a été prise pendant cette réunion et huaient les représentants étatiques. Il a été annoncé qu’un comité interministériel sera mis en place pour l’élaboration d’un projet de loi se référant au recrutement systématique des normaliens et ce, à partir de mardi. En retour, les manifestations estudiantines devraient être suspendues jusqu’à ce que ce projet de loi soit élaboré. « Une telle promesse a été déjà faite lors de la signature du protocole d’accord systématique en 2018. Nous en avons ras-le- bol des promesses non tenues, nous exigeons donc des solutions immédiates » , rétorque un étudiant normalien.
Incertain. Dans l’immédiat, les responsables concernés par ce recrutement, notamment le ministère de l’Éducation nationale (MEN) , n’arrivent pas encore à déterminer le quota réservé aux normaliens pour la septième vague de recrutement au titre de l’année 2020. Mais des mesures ont été prises pour qu’aucun normalien ne soit oublié, d’après le directeur général chargé de la pédagogie de ce ministère, Andriamiakatsilavo Raoniherijaona. « Il y aura l’élaboration de la liste des sortants par filière et par ordre de mérite. Cette base de données permettra de faciliter leur identification », a-t-il expliqué. Durant la sixième vague de recrutement, 600 normaliens ont été recrutés selon le directeur de l’ENS d’Antananarivo, Henriette Ramanambelina. De l’autre côté, les étudiants ont fait savoir que seuls 600 sur les 16 000 sortants de cet établissement ont pu être intégrés dans la fonction publique. De ce fait, des milliers de diplômés se trouvent encore sans emploi à l’heure actuelle.
Narindra Rakotobe