La célébration de la Journée mondiale des enseignants, hier, était l’occasion pour la confédération syndicale SEMPAMA (SEndikan’ny MPAnabe MAnerana ny NOSY) d’interpeller les autorités sur leur situation.
Un appel à la solidarité. Les messages adressés par la SEMPAMA, à l’endroit des enseignants malgaches en marge de la Journée mondiale qui leur est consacrée, étaient on ne peut plus clairs. À en croire les leaders de cette confédération syndicale, la solidarité en question devrait « être au même niveau et à la même intensité que celle déjà constatée en 2012 durant laquelle les enseignants malgaches se sont unis pour « faire entendre leur voix ». Ce qui a pu aboutir au « paiement d’indemnités d’une valeur de 50 000 Ar par enseignant et aussi l’intégration de 10 000 enseignants FRAM par an dans la fonction publique ». Profitant de l’occasion, les syndicalistes rappellent les facteurs étant à l’origine de la baisse du niveau de l’enseignement à Madagascar. Entre autres : « des conditions de travail des enseignants déplorables et une mauvaise gestion de l’enseignement et de l’éducation ».
Points.
Le SEMPAMA lance ainsi six revendications clés afin de redorer le blason du corps enseignant. D’emblée, la confédérationexige que l’on « restaure la dignité des enseignants malgaches ». Une attention particulière à la « dimension humaine » a été marquée hier. Les membres dirigeants de la confédération syndicale enchaînent ensuite sur la question relative à l’amélioration des conditions de travail (salaires et indemnités) des enseignants en rappelant les projets de décret. « Les projets de décret sont entre les mains des autorités compétentes depuis l’année 2018 », a-t-on fait savoir hier. La prise en charge des enseignants FRAM par les collectivités jusqu’à ce que ces derniers soient intégrés par l’administration publique fait également partie des revendications des syndicalistes.
Petit salaire, petit métier
Une expression qui résume le mieux l’univers des enseignants à Madagascar. Considéré comme le pilier du système éducatif, l’enseignant exerce dans des conditions des plus déplorables. En effet, la liste est longue et non exhaustive lorsque l’on veut faire un diagnostic du métier. Outre une politisation à outrance, la profession enseignante fait face à de nombreux problèmes, entre autres, la grande disparité de salaire malgré les mêmes efforts fournis et les mêmes missions. Une situation qui crée une certaine frustration entre les enseignants eux-mêmes d’un côté, mais qui est également la source d’une démotivation pour ceux ou celles qui se sentent lésés de l’autre. Une démotivation à l’origine du taux d’absentéisme accru qui n’est toujours pas résolu jusqu’ici et dont l’existence a été reconnue. Les enseignants malgaches font également face à des problèmes qui leur sont propres. Compte tenu de ces défis, enseigner à Madagascar relève soit de la pure vocation, soit d’une solution de dernier recours.
José Belalahy