Le déconfinement progressif se poursuit à Antananarivo, et certaines écoles privées ont profité pour reprendre progressivement les cours des enfants dans les classes intermédiaires.
Les réunions se multiplient entre les directeurs d’établissements et les enseignants pour la reprise des classes. La situation est, à ce qu’il paraît, très difficile pour les établissements scolaires qui ont du mal à régler le salaire de leur personnel sans reprendre les cours. Mais mis à part cette explication, il y a aussi l’inquiétude des parents qui ne souhaitent pas une année blanche pour leurs enfants. En effet, ce mois de juin devrait être la troisième et dernière période de l’année scolaire, mais en raison de la crise sanitaire, la situation n’est plus tout à fait la même. Le programme est resté suspendu à la deuxième période.
Maintien des examens officiels. Le maintien des examens officiels, sujet qui divise, est un autre point qui pourrait pousser les établissements à remettre les élèves dans les classes intermédiaires sur les bancs de l’école. Alors oui, ceux en « classes d’examen » pourront, dans une certaine mesure, et de manière officielle, terminer cette année scolaire, celle-ci étant sanctionnée d’un diplôme. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les élèves dans les classes intermédiaires. Mais là encore, un doute peut subsister. Après les quelques tumultes qu’ont rencontrés les examens de l’année scolaire 2018-2019 (fuite de sujets, retards, deuxième session etc.), la « valeur » des diplômes délivrés a fait des sceptiques. Il est donc légitime de se demander comment seront reçus les nouveaux diplômés 2019-2020. Si même les élèves qui jouissent d’un semblant de stabilité durant ces mois d’urgence sanitaire ont un avenir relativement incertain, qu’en est-il pour ceux dans les classes intermédiaires ? Est-il possible pour eux de procéder au traditionnel examen de passage de classe ? Et même si cela est envisageable, quelles seront les dispositions à prendre pour que cela soit effectif ? Enfin, dans ce contexte, même si les autorités n’ont pas encore l’air d’envisager une possible reprise des cours, les futures initiatives du secteur de l’enseignement privé de rappeler les élèves est-elle condamnable ?
Anja RANDRIAMAHEFA