Depuis une semaine maintenant, la question de la gratuité de l’inscription au niveau des établissements scolaires publics est beaucoup discutée sur les réseaux sociaux, ceci après la parution du montant des droits d’inscription au niveau de quelques collèges et lycées de la capitale.
Si on revient sur ce qui a été dit et signé au Palais d’Iavoloha entre le gouvernement malagasy et l’Agence française de développement (AFD), les deux parties ont effectivement convenu de faire en sorte que l’inscription dans les écoles publiques devienne gratuite afin que le maximum d’enfants malagasy puisse être scolarisés. Néanmoins, il ne s’agissait encore que d’un projet dont la mise en œuvre se fera pas à pas. C’est d’ailleurs pour cette raison que lors de la précédente année-scolaire, seule l’inscription dans les écoles primaires publiques a été rendue gratuite. Si aujourd’hui, les collèges et les lycées maintiennent les droits d’inscriptions, on peut penser que comme le pays a traversé un événement inattendu avec cette crise de Covid-19, ce programme n’a pu être réalisé à temps, comme tant d’autres d’ailleurs.
Chose promise, chose due ? Mais une partie de l’opinion refuse l’idée de repousser l’application de cette gratuité. Ayant entendu dans les médias en début d’année qu’il n’y aura plus de droit à payer pour s’inscrire dans les établissements publics à partir de l’année scolaire 2020-2021, beaucoup se sont arrêtés à cette promesse. Ce qui peut se comprendre étant donné le niveau de vie de la population malagasy qui a été grandement affecté par la crise sanitaire. Rappelons que beaucoup de parents ont eu du mal à trouver les moyens pour envoyer leurs enfants à l’école cette année comme le prouve le témoignage du père de Damy : « je suis en chômage technique depuis 2 mois, sans aucune autre ressource financière… La rentrée est prévue dans un mois. Où est-ce que je suis censé trouver de quoi envoyer mon fils à l’école alors que nous n’avons même pas de quoi nous nourrir ? ». Aussi, si à cela s’ajoute une inscription payante, qu’adviendra-t-il des enfants issus des familles vulnérables ?
Bref, la situation est un peu plus complexe actuellement, que ce soit du point de vue économique, ou social. Et dans tout cela, c’est l’éducation des enfants qui risque d’en prendre un coup ; à un moment où le rehaussement du taux de scolarisation était au programme.
Anja RANDRIAMAHEFA