Le locataire d’Iavoloha a certifié lors de son entretien avec les journalistes dimanche 4 mai dernier que la facilitation des visas des artistes sera en vue afin qu’ils puissent déployer leur talent dans la zone du Sud-Ouest de l’Océan Indien. De ce fait, les acteurs du secteur artistique, à savoir les chansonniers, ont exprimé leur profonde gratitude.
« Nous vous remercions Monsieur le Président Andry Rajoelina. Nous sommes convaincus que vous êtes de notre côté», a publié un manager sur sa page Facebook. Même réaction pour Dalvis, « Le président nous (artistes) a favorisés. Jusqu’ici, il n’y a que vous qui l’avez accompli...» En effet, le problème de visa empêche les stars malgaches de s’envoler. Plusieurs sont obligés d’annuler leurs concerts durant ces cinq dernières années. Apparemment, les choses se présentent sous de bons auspices. Désormais, une lueur d’espoir illumine à nouveau les étoiles montantes. Le Président de la République Française Emmanuel Macron était également clair à ce sujet. « On va drastiquement simplifier les voies et moyens de faire circuler nos talents... », a-t-il échangé avec les jeunes malgaches le 23 avril dernier au Palais d’Andafiavaratra.
En revanche, les dubitatifs préfèrent attendre, au lieu d’attester un enthousiasme excessif. « N’est-ce pas une promesse parmi tant d’autres ? », se demande Maro, un musicien amateur, tandis que le leader du groupe Alok’Andrefa redoute la lenteur administrative, « le processus pourrait-être long. D’ailleurs, ce n’est qu’une déclaration. Il faut être très patient».
En dehors des doutes, d’autres se montrent indifférents. Pour eux, seuls les chanteurs et les organisateurs événementiels proches du régime en bénéficieront. En réalité, la plupart des réactions viennent des « artistes collaborateurs », voire les panégyristes adulant les têtes des dirigeants, puisque certain a écrit « mon ami » à la fin de sa phrase en faisant allusion au Président malgache. Il semble que le sillon de clivage soit creusé entre les « amis » du père de la patrie et « les autres » … En outre, ce genre de publication, bien que l’auteur agisse de bonne foi, alimente un sentiment de mépris envers ceux n’ayant pas eu la chance de côtoyer les intendants du pays. Certes, entretenir une bonne relation avec ces derniers n’est guère interdit. Mais, l’afficher d’une manière ostentatoire aiguillonne la curiosité des spéculateurs…
Au reste, le silence des peintres, des bédéistes, des sculpteurs, des comédiens, des photographes a été constaté. Pourtant, ils sont aussi des artistes à part entière. Comme si l’art se résumait à la musique.
Iss Heridiny
