La Ceni-T a proclamé hier les résultats provisoires sans surprise du second tour de l’élection présidentielle. Le candidat Hery Rajoanarimampianina est provisoirement premier avec 53,50 % des voix. Le candidat Dr Jean louis Robinson est second avec 46,50 %. Dans son discours très complet, Béatrice Atallah, présidente de la Ceni-T, n’a pas caché sa satisfaction en remerciant toutes les entités qui ont participé de près ou de loin à la réussite des élections. La Ceni-T a gagné son pari. Le vainqueur provisoire a assisté à la cérémonie contrairement au perdant provisoire qui conteste ces résultats en dénonçant des fraudes. La balle est désormais dans le camp de la Cour Electorale Spéciale qui dispose de quinze jours pour proclamer les résultats officiels définitifs après vérifications, assainissements et délibérations.
Entre le marteau et l’enclume
Face aux anomalies et aux fraudes qui auraient pu se produire, la Ceni-T assure qu’elle « a procédé à la vérification de l’exactitude des décomptes effectués par les bureaux de vote et les recensements matériels de vote ». Les résultats provisoires qu’elle « publie sont ceux traités sur la base de documents électoraux transmis par les Sections de recensements matériels des votes ». Et pour bien délimiter ses responsabilités, elle précise que d’après la loi qui la régit « la Ceni-T n’est habilitée à procéder ni au redressement ni à la rectification ni à l’annulation des résultats, même en cas d’anomalies, de discordances graves et flagrantes ». Elle affirme ainsi ne pas avoir « touché à la répartition des voix obtenues par chaque candidat dans les procès-verbaux des opérations électorales et les feuilles de dépouillement ». La Ceni-T n’a évoqué que les anomalies d’ «absence d’opérations électorales ou de résultats de quelques bureaux de vote» qui ne sauraient «en aucun cas annihiler l’expression de la volonté de la majorité des électeurs».
Cependant, les requêtes pour fraudes déposées dans les délais auprès de la Cour Electorale Nationale par le candidat Dr Jean Louis Robinson ne sont pas à minimiser pour ces élections de la plus haute importance pour le pays. Les électeurs et partant la population se retrouvent aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Ils ne peuvent négliger les arguments puissants évoqués par la Ceni-T d’une part et ne peuvent accepter non plus des résultats entachés de fraudes, d’autre part, surtout si celles –ci ont atteint des proportions « massives » comme le soutiennent le candidat Dr Robinson Jean Louis et ses partisans. Ils sont partis pour défendre jusqu’au bout leur vote. Quoi qu’il en soit, l’espoir de la majorité est que les résultats définitifs qui seront proclamés respectent le choix réel des électeurs. La Cour Electorale Spéciale qui polarisera désormais toutes les attentions n’a pas le droit de décevoir une population en mal de justice et de vérité. Toujours est-il que fort des résultats provisoires proclamés par la Ceni-T en sa faveur, Hery Rajaonarimampianina qui est confiant en sa victoire, se prépare déjà aux premières mesures à prendre pour réussir le mandat de cinq ans qui l’engagera envers la nation malgache.
Zo Rakotoseheno