Les 230 entrepreneurs ayant effectué l’entretien des routes dans tout Madagascar, n’ont pas encore été payés alors que les travaux ont été réalisés, il y a plus de neuf mois. En réponse à leurs revendications demandant la régularisation de leurs factures s’élevant à plus de 33 milliards Ar, le Premier ministre Christian Ntsay a soulevé qu’un audit sera effectué, lors de sa rencontre par visioconférence avec les députés mardi dernier. En effet, « des marchés fictifs ont été identifiés. Et la réception des travaux faits a été entachée par la corruption », selon ses explications. Ces entrepreneurs impayés sont indignés. « Ne nous mettez pas tous dans le même sac. Nous demandons à l’Etat de dévoiler au grand public ces marchés fictifs et ceux qui sont derrière ceux-là ou ceux qui ont fait de la corruption. En revanche, nous réclamons à tout prix la régularisation des entrepreneurs qui ont bien respecté le contrat », a évoqué Andry Rakotomandimby, un des représentants de ces entrepreneurs victimes.
Raison d’être. Et lui de rajouter que le ministère en charge de l’Aménagement du Territoire et des Travaux Publics a déjà effectué un audit en octobre dernier. Tous les dossiers concernant les 230 entrepreneurs ont été ensuite transmis aux autorités supérieures mais leurs paiements restent en stand-by. « On nous a informé qu’une centaine sur les 300 dossiers traités, ont rencontré des problèmes. Ce ministère a déjà complété les manquements le 18 mai dernier. Mais en attendant, pourquoi ne pas payer les dossiers qui sont en règle ? », s’interroge-t-il. Par ailleurs, Jackson Beriar, un autre représentant des entrepreneurs impayés, tient à souligner que des ingénieurs, des inspecteurs et des agents de ce ministère de tutelle au niveau central et régional, sont les seuls habilités à réceptionner les travaux faits. « Le contrat stipule également que l’on peut réclamer le paiement de nos factures même si les travaux n’ont pas encore été réceptionnés. A notre avis, ce département ministériel n’a pas sa raison d’être si l’Etat émet des doutes quant à la fiabilité de ses contrôles et inspections sur les travaux d’entretien routier exécutés par le secteur privé », a-t-il enchaîné. Ces entrepreneurs demandent au président de la République de veiller sur leur cas. « Nous nous sentons trahis. Les banques et les fournisseurs nous poursuivent en justice. Il n’y a pas que la population dans le Sud qui subit le kere car nous, des PME malgaches, sommes également à l’agonie », selon leurs dires.
Navalona R.