Les exploitations illicites de ressources forestières se poursuivent malgré les interpellations de la société civile. L’impunité persiste, alors qu’il s’agit de crime, d’après les organisations regroupées au sein de la Plate-forme Alliance Voahary Gasy (AVG).
Les réalisations essentielles issues des initiatives de la Plate-forme AVG ont été restituées le 18 décembre dernier, au DLC Anosy, lors d’un atelier sur la redevabilité organisée par cette représentante de la Société civile. En effet, cette rencontre réunissait les entités qui prônent pour la bonne gouvernance environnementale à Madagascar. Parmi les points évoqués figure l’élaboration d’un Plan d’action nationale sur la prévention des crimes envers la biodiversité. Plusieurs associations, ONG et représentants des autorités concernées par le sujet ont participé à l’identification des éléments de ce plan d’action, qui s’est déroulé les 15 et 16 décembre dernier. « Les infractions envers la biodiversité sont des crimes. Face à la situation actuelle, il faut encore des règles à mettre en place. Cela figure parmi les priorités définies par la société civile. Mais il y a également le besoin de renforcer le contrôle d’accès dans les zones protégées ; améliorer la surveillance naturelle et la protection des témoins ; renforcer les surveillances par les officiers de police judiciaire et les gestionnaires des aires protégées, les campagnes pour alerter la conscience, la transparence et la réduction de l’anonymat ; et enfin, il faut perturber le marché. Ce dernier élément peut se faire en mettant en place une agence de recouvrement de biens mal acquis ; une labellisation et certification des entreprises vertes, etc. », a énoncé Andry Ralamboson, coordinateur national de l’AVG, lors d’une rencontre avec la presse.
Redevabilité. Plusieurs points sont encore exigés par la société civile, envers les dirigeants. Parmi ceux-ci, l’application de la démarche EITI, une initiative pour la transparence, dans le secteur des forêts. A noter que le Libéria, qui a quelques situations communes avec Madagascar, a déjà appliqué cette démarche dans le secteur de l’agriculture et des forêts. « Le principe pour le Libéria consiste à comparer ce qui a été payé et ce qui aurait dû être payé selon la loi en vigueur. Cela s’accompagne d’un suivi de la manière dont l’argent recueilli a été dépensé », a indiqué le représentant de l’EITI Madagascar, lors de l’atelier au DLC Anosy. Notons que dans ce cadre, Madagascar a déjà quelques avancées comme la publication périodique de la situation de recouvrement de redevance d’exploitation forestière, le contrôle forestier et fiscal décentralisé à Didy Ambatondrazaka, etc. Cependant, les organisations de la société civile ont encore évoqué les carences en textes et procédures forestières, en ce qui concerne les recettes et la fiscalité ; et l’inexistence d’évaluation critique des activités forestières.
Antsa R.