
Le contexte de la migration du travail n’a pas changé à Madagascar. L’État maintient la suspension d’envoi de travailleurs migrants dans les pays étrangers.
La position du gouvernement en termes de migration du travail est on ne peut plus claire. « L’envoi de travailleurs migrants dans les pays étrangers est suspendue jusqu’à nouvel ordre ». Une décision qui a commencé par le Décret n° 2013-594 du 6 août 2013 portant suspension de l’envoi de travailleurs malgaches dans les pays à haut risque. Une décision qui « vise essentiellement les pays qui n’ont pas ratifié les conventions internationales portant sur le respect des droits de l’homme et qui n’ont pas des lois garantissant l’égalité homme-femme ». Le décret de 2013 a ensuite été renforcé par le compte rendu du conseil des ministres en date du 10 avril 2019 qui fait savoir « l’aggravation des peines pour les personnes coupables d’envoi illicite de travailleurs migrants ». Une autre décision prise cette fois-ci par le ministère en charge du travail et de la fonction publique en date du 26 septembre 2019, vient « enfoncer le clou ». Le gouvernement a annoncé « le retrait de toutes attestations ou autorisations dans le cadre de prospection de recrutement ou de sélection ». Outre cela, le gouvernement a également interdit l’envoi de travailleurs migrants dans tous les pays étrangers autres que les projets d’émigration entamés sous le sillon du Bureau International Québec, de l’organisation internationale de la Migration, de l’Organisation internationale du Travail.
En cours. La levée des suspensions dépend de plusieurs facteurs et conditions. Entre autres, la « mise en place d’un cadre légal de protection permettant un contrôle individualisé des travailleurs et/ou un accord bilatéral de travail avec les pays d’accueil ». La mise en place d’un « dispositif procédural d’envoi clair, transparent et inclusif » figure également dans la liste des conditions avancées. Pour ce qu’il est des réalisations, des avancées ont été accomplies jusqu’ici. Entre autres « la ratification de trois conventions internationales : 143 sur les droits des travailleurs migrants, la 189 sur les travailleurs et travailleuses domestiques qui figurent parmi les plus vulnérables, mais aussi la convention 181 sur les agences d’emploi ». Outre cela, le pays s’emploierait actuellement à l’alignement des textes internes de sorte à répondre aux besoins des conventions internationales ratifiées. Des projets d’accords bilatéraux renforceraient les activités entamées dans la mise en place du cadre légal. Cette dernière étant tributaire de l’entrée en vigueur des conventions ratifiées qui s’effectue un an après la signature. Soit, vers le mois de juin 2020 prochain. Et l’on ne parle pas encore des éventuelles modifications des textes internes ou encore des éventuelles réformes institutionnelles. D’ici là, l’on est fixé sur la position du gouvernement. Ce qui fait poser des questions sur l’intention d’un député élu de Sambava qui s’est pris pour une agence de placement et qui a promis d’envoyer des centaines de travailleurs migrants en Allemagne.
José Belalahy