L’envoi de travailleurs malgaches à l’étranger, jusqu’ici suspendu, pourrait être envisageable, mais uniquement après la mise en place de structures pour assurer la sécurité des travailleurs et protéger leurs intérêts dans le pays d’accueil. Ce sera envisageable dans deux mois, assure le ministre de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales.
L’Arabie Saoudite propose 100 000 emplois aux travailleurs malgaches. De quoi faire miroiter les candidats à la migration économique. A côté, les cas tragiques des travailleuses au Liban, au Koweit ou dans les pays voisins dans le Moyen Orient, revenues les pieds devant ou dans un état de choc psychologique profond et sans le moindre dollar en poche, continuent de défrayer la chronique. Mais le triste sort de ces femmes est loin de décourager les nouvelles candidates au départ. Elles font même le choix du circuit clandestin pour sortir du pays.
Antenne. Pour l’instant, l’envoi de travailleurs malgaches à l’étranger reste suspendu. Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales, Maharante Jean de Dieu, a annoncé que la levée de la suspension pourrait bientôt être à nouveau envisageable mais à une seule condition : la mise en place de structures qui serviront de garde-fou contre les abus dont pourraient être victimes les travailleurs dans les pays d’accueil. Mention a été faite sur le Koweit, pays choisi par de nombreuses travailleuses malgaches. Fera donc partie de ces structures, la mise en place dans le pays d’accueil, d’une antenne opérationnelle du comité interministériel incluant tous les ministères et autorités concernés par la question.
Agences. La nouvelle ne devrait peut-être pas réjouir trop vite les agences de recrutement puisque des mesures leur seront préalablement destinées, notamment, la mise en place d’un cahier des charges assez consistant pour réglementer le secteur. Depuis la suspension de l’envoi de travailleurs vers l’étranger, certaines agences de placement contournent l’interdiction en choisissant des îles voisines comme les Comores ou l’île Maurice comme lieux de transit où les travailleuses, une fois sur place, demandent un visa pour le Koweit. Il est donc difficile d’assurer le contrôle de tels circuits. Les mesures à mettre en place devraient permettre de mieux réglementer un secteur longtemps sujet à de nombreux remous. C’est certain, le ministère en charge du travail aura du pain sur la planche.
Hanitra R.