
Le décès de l’entraineur de l’équipe Seychelloise de basket ball semble être la mort de trop pour que le gouvernement réagisse de façon « concrète » à la peste.
Contenir la peste, c’est le mot d’ordre que le gouvernement a enfin martelé. Un mois et quelques jours après l’apparition d’un cas de décès due à la peste et un bilan qui s’alourdit de jour en jour (dont le décès de l’entraineur de l’équipe seychelloise de basket ball dans nos murs pour le tournoi de basket CCCOI et d’un enfant comorien), la volonté du gouvernement malgache de prendre enfin ses responsabilités s’est enfin manifestée. Pour ce faire, une réunion extraordinaire s’est tenue à Mahazoarivo samedi dernier pour discuter des mesures à prendre face à cette situation « non maitrisée » de la peste. Une situation que le ministre de la Santé publique explique comme étant causée par « une prolifération due à la non déclaration des cas ». « Cela s’explique probablement par la honte des personnes concernées étant donné que la peste a toujours été considérée comme étant la maladie des moins aisés, des gens des bas quartiers » a-t-il ajouté. Pour en revenir à la réunion extraordinaire, elle a été dirigée par le premier ministre Olivier Mahafaly, et a vu la présence de quelques membres du gouvernement dont le ministre de la santé publique ainsi que les représentants de l’OMS, de l’Unicef et du PNUD. Outre les idées de campagnes de sensibilisations sur l’existence de la peste et de la manière de la prévenir, des résolutions telles que la mise en place d’une « cellule de veille » dans toutes les régions de la Grande île ont été prises (ce qui pose la question de l’organisation de la cellule avec les dispositifs de veille déjà mis en place par le ministère de la Santé publique et l’efficience de cette dernière).
Sévère. Une des mesures qui a le plus marqué, mais qui n’a pas vraiment été suivie par les personnes concernées (à l’instar du match de rugby qui a bel et bien eu lieu au stade de Malakam hier), concernait « l’interdiction de manifestation publique ». Les fans de basket ball sont les premiers touchés car ils ont dû rentrer chez eux et suivre les matches à la télé. Par ailleurs, la maladie a commencé à prendre une « proportion internationale ». Les médias étrangers comme BBC, RFI et le Figaro (samedi dernier) ont déjà relayé les « mauvaises nouvelles ». Outre la nécessité de procéder à une « déclaration d’urgence », « des mesures prophylactiques vont être prises dans les aéroports internationaux » d’après les dires du chef de gouvernement. Les gares routières n’étant pas en reste, des équipes du ministère de la Santé publique vont également y être dépêchées pour effectuer des détections auprès des passagers. Le premier ministre Olivier Mahafaly d’ajouter – étant donné que la peste est une maladie relative à l’assainissement et à l’hygiène – « un renforcement du SAMVA dans la collecte des ordures de la capitale va se faire ».
PTF. La réunion qui s’est tenue samedi dernier a également été l’occasion pour la représentante résidente de l’OMS, Charlotte Faty Ndiaye de faire état de l’appui effectué par ladite organisation au gouvernement malgache. Ainsi l’appui consiste à « doter le pays de médicaments anti pesteux ». « L’OMS va également appuyer la grande-île dans la logistique, notamment tout ce qui est matériel de protection individuelle du personnel de santé ». Une initiative « fondamentale » d’après toujours les dires de la représentante résidente de l’OMS à Madagascar. Mais qui arrive également à point nommé étant donné que cinq médecins ont été infectés par la peste dans la ville de Toamasina selon une source fiable sur place. Cette dernière d’expliquer que les médecins suivent actuellement des soins et que le ministre de la Santé publique est sur place pour suivre de près la situation.
José Belalahy