
Non, la Grande île n’est pas la seule à être atteinte de la réapparition et de la flambée épidémique de la rougeole. Ces phénomènes sont d’envergure mondiale,
Rien que pour le premier trimestre de cette année, des données chiffrées préliminaires de l’Organisation mondiale de la Santé (WHO) indiquent que , le nombre de cas recensés affiche une hausse exponentielle de 300%. Des efforts soutenus sont toutefois menés de part et d’autre du globe, à Madagascar avec les campagnes récurrentes comme partout dans le monde, où 274 millions d’enfants ont pu être vaccinés contre la rougeole entre juin 2011 et juillet 2017, grâce aux donations de 52 pays et Gavi-l’Alliance du Vaccin, dont la Banque mondiale est le membre fondateur.
Immunisation insuffisante. Dans un billet soumis le 10 mai dernier, par Donna Barne et co-écrit par Divyanshi Wadhwa dans le blog de la Banque mondiale (WB), il est indiqué que selon les scientifiques, la première cause de cette réapparition et de cette flambée épidémique est l’insuffisance du taux d’immunisation. Mondialement, ce taux se situait autour de 85% en 2017, pour les 12 à 23 mois. Or, pour endiguer et stopper une pandémie, le minimum requis est de 90%. Par ailleurs, ce billet de la WB indique également que le vaccin contre la rougeole est actuellement « en repli » dans le monde. Cette lacune relative n’est pas toutefois la seule explication à l’insuffisance de l’immunisation. Il existe au moins deux causes, dont l’une est avérée et l’autre plausible, mais en cours d’études. Ces deux causes sont respectivement : d’abord, la réticence encore assez vivace chez certains parents à faire vacciner leurs enfants- bien que ce soit scientifiquement la seule solution- et ensuite, le phénomène global désormais incontournable : le changement climatique et ses effets
( notamment la pollution de l’air).
Luz Razafimbelo