Diplômé en Expertise Comptable à Lyon (France) en 1990, Erick Rajaonary y a même créé son propre cabinet d’expertise comptable. Mais en 1998, il a décidé de rentrer définitivement à Madagascar afin de contribuer au développement socio-économique de son pays. Il a ensuite créé la société Guanomad produisant des engrais biologiques à base de fientes de chauve-souris. En 2013, il est élu meilleur entrepreneur africain sur plus d’un millier de candidats repartis dans 35 pays par African Leadership Network. Grâce à sa réussite et à sa forte capacité de négociations, bon nombre d’opérateurs économiques l’a sollicité à présider le FIVMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy). Erick Rajaonary a été ainsi élu deux fois président de ce groupement du patronat malgache. « A la tête de ce groupement, j’ai pu identifier tous les problèmes sectoriels contraignant au développement des PME/PMI à Madagascar, y inclus la corruption et la mauvaise gouvernance. Cependant, les revendications des opérateurs économiques n’ont pas été satisfaites malgré de nombreux dialogues et lobbyings auprès de l’Etat. Je me suis rendu compte de ce fait que le développement de l’entrepreneuriat à Madagascar dépend de la politique. C’est ce qui me motive à présenter ma candidature à l’élection présidentielle du 07 novembre 2018. En fait, je suis prêt à apporter ma contribution à l’édification d’un renouveau de Madagascar afin que son peuple puisse enfin réaliser son rêve de prospérité et de développement », a-t-il confié. C’est également un grand défenseur du label « Vita Malagasy ».
Né à Paris, Erick Rajaonary est fier d’être Malgache en tant qu’originaire de Fandriana, dans la région d’Amoron’i Mania. C’est un homme de défi car il a toujours pu concrétiser ses projets. A titre d’illustration, il a organisé des portes ouvertes à Lyon en tant que président de l’Association Madagascar Rhône-Alpes dans le but de développer l’entrepreneuriat entre les opérateurs économiques des deux pays, à part le tourisme. De retour au pays en 1998, il est également un très bon technicien car il a participé avec succès à la mise en œuvre du programme de privatisation des sociétés d’Etat dont, entre autres, la SOLIMA et le Telecom, et ce, en tant qu’expert financier. Cet opérateur économique devient ensuite le plus grand producteur et exportateur d’engrais biologiques dans le pays depuis la création de la société Guanomad en 2006. C’était une opportunité qui s’offrait à lui, selon ses dires. Après avoir effectué des expérimentations auprès de sa famille et des analyses physico-chimiques en France et à La Réunion, il s’est lancé dans le secteur qu’il qualifie de porteur. Il exporte maintenant des engrais biologiques au niveau de la région de l’Océan Indien, en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. Ensuite, « 2014 était une année de reconnaissance pour Guanomad car j’ai été sollicité sur la scène internationale en tant qu’intervenant dans de nombreuses conférences internationales », a-t-il exprimé. A titre d’exemple, la transaction « Guanomad et son partenaire SME Fund » a été couronnée comme meilleur deal africain dans la catégorie petite et moyenne entreprise à Londres. Erick Rajaonary a également présenté le success story de son entreprise lors de la conférence annuelle du Legatum Center à Massachussetts Institute of Technology à Boston. Il a participé au 5e Forum des Affaires Union Européenne-Afrique à Bruxelles et était panéliste au Forum d’Investissement Agricole organisé par le COMESA Business Council.
Décentralisation des actions de RSE. Et ce n’est pas tout ! Cet opérateur économique renforce sa présence sur la scène internationale en présentant Guanomad au Forum de Kusuntu à Paris qui a réuni en 2015 les fonds d’investissement intervenant en Afrique, et ce, sous le patronage de PROPARCO. Il était aussi panéliste lors du Forum Economique du COMESA et au Global Forum for Innovations in Agriculture à Durban, sans compter son intervention à Paris HEC sur le thème « Finance for development ». Et depuis 2016, Erick Rajaonary est membre du Comité d’Orientation Stratégique (COS) de l’Agence Universitaire de la Francophonie. En outre, il était le lauréat du Prix de l’innovation agricole lors de la 8e édition de l’événement : « Les Bâtisseurs de l’économie africaine » qui s’est tenue en Abidjan au Côte d’Ivoire en 2017. Le PDG de Guanomad était également VIP Speaker lors de l’événement TaxCoop 2017 qui a eu lieu au bureau des Nations unies à Genève. A travers toutes ces présentations, il a pu développer l’exportation de ses engrais biologiques dans de nombreux pays tout en défendant quatre valeurs. Il s’agit de la lutte contre l’insécurité alimentaire en augmentant l’utilisation d’engrais, du développement de l’agriculture biologique qui est très prisée sur le marché international, de la protection de l’environnement et surtout le développement rural. Mais Erick Rajaonary ne se limite pas à la recherche de la performance de son entreprise. Il a ainsi initié la décentralisation de ses actions de RSE en créant l’association « Ho Maitso ny Tontolo » et ses antennes dans diverses régions de l’île. « Quand on réussit, il faut savoir partager », a-t-il évoqué. Etant président du Rotary Club, il fait systématiquement des œuvres sociales en faveur de la population la plus démunie en créant entre autres, le resto du cœur et les cantines scolaires et en payant la scolarisation des enfants déshérités. « Personnellement, j’adore les enfants et j’aime bien les aider », a-t-il poursuivi.
Autosuffisance alimentaire. Et en tant que président national du FIVMPAMA, il ne ménage pas ses efforts afin de soutenir les PME/PMI malagasy. « Ceux-ci ont besoin d’appuis techniques leur permettant de se professionnaliser. L’accès au financement et la recherche de débouché ne sont pas en reste. Actuellement, on privilégie plutôt les entreprises étrangères au détriment des entreprises locales. Les accords régionaux dans le cadre du COMESA et de la SADC doivent être également à revoir étant donné que l’application de la zone de libre échange ne fait que pénaliser les industries locales faute de compétitivité. Par ailleurs, j’ai pu créer des branches du FIVMPAMA à l’international comme en France, aux Etats-Unis, à La Réunion, en Allemagne et à Londres, et ce, suite à la demande de la diaspora malagasy qui veut contribuer au développement du pays », a-t-il avancé. Et comme priorité des priorités, Erick Rajaonary prône le développement rural. En effet, « c’est la base du développement économique de la nation compte tenu du fait que nous disposons encore de 36 millions d’ha de terres arables. Il faut ainsi appuyer les paysans afin d’augmenter la production. Pour ce faire, l’accès aux intrants agricoles et au financement doit être facilité. Le taux d’intérêt appliqué à Madagascar est trop élevé, soit plus de 20% contre 5% à La Réunion, ne leur permet pas du tout de développer leurs activités. Tout cela est à revoir. La recherche de débouché tant sur le marché local qu’international, n’est pas en reste. C’est le seul moyen nous permettant d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans le pays. Actuellement, il y a une contradiction de la politique. On veut devenir le grenier alimentaire de l’Océan Indien alors qu’on importe tous les produits alimentaires. A part cela, l’adduction en eau potable, l’électrification, la sécurité, l’éducation et la mise en place des infrastructures routières ainsi que la décentralisation effective, s’imposent pour assurer le développement rural », a-t-il expliqué.
Valoriser les femmes surtout en milieu rural afin qu’elles puissent être autonomes constitue également une autre priorité pour Erick Rajaonary. « Elles sont productives et créatives. Il faut les soutenir ainsi pour se formaliser. Mais je n’oublie pas non plus les jeunes. Raison de la mise en place du projet « Sahia Manova » servant à assurer des formations gratuites au profit des jeunes et du concours « start-up » pour appuyer financièrement les lauréats », a-t-il enchaîné. Par ailleurs, Erick Rajaonary incite la population à consommer le « Vita Malagasy » afin de développer les industries locales. Il prône également la transparence et la bonne gouvernance pour lutter contre la corruption.
Navalona R.