
Les marchands de friperie ne veulent pas céder malgré les pressions de la CUA.
Un début de semaine plutôt agité pour les marchands de friperie de l’esplanade Analakely. Hier dans la matinée, des gros bras qui portaient des combinaisons sur lesquels étaient écrits Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) débarquaient sur les lieux pour les déloger. Un geste qui semblait être sans surprise pour les concernés car ils étaient déjà armés de sifflets et de banderole, avant l’arrivée des agents de la municipalité. « Ils ont pris notre banderole et l’ont mise dans leur camion », s’est révoltée Mme Sylvie, une des occupants de l’endroit. Avant de continuer : « Pourquoi la CUA cherche-t-elle à nous enlever d’ici alors que nous ne dérangeons personne. Et nous ne gênons pas non plus la circulation. Nous sommes bien ici, c’est notre place. Tous les jours, nous payons les droits de parking et les tickets ».
Un affrontement entre les deux parties a presque eu lieu hier, car d’un coté, les agents de la municipalité semblaient être déterminés à en finir avec la raison de leur venue. Et de l’autre, les occupants de la place en question ont haussé le ton. Ils ont été décidés à y rester. « Nous n’allons jamais quitter cet endroit. Il faudrait d’abord qu’ils enlèvent tous ceux qui étalent leurs marchandises dans les rues de Tana avant de chercher à nous enlever d’ici. De plus, qu’allons-nous faire s’ils nous privent de notre travail ? », poursuit Mme Sylvie. La foule en colère a en quelques sorte poussé les agents de la CUA à céder et ainsi, se retirer des lieux.
Plainte contre Fidy. Selon leurs témoignages, c’était à partir de 2010 qu’ils – les marchands de friperie de l’esplanade Analakely – ont commencé à occuper les lieux. Et depuis, ils y sont restés et ont commencé à y prendre goût. « Nous avons même apporté notre soutien pour l’assainissement de cet endroit car auparavant, tout était plein d’urines et d’excréments », a-t-on confié. Mais c’était à partir de la semaine dernière que la commune, par le biais de ses agents, aurait cherché à les enlever de là. Au total donc, ils sont au nombre de 59 marchands qui devront quitter les lieux vu que la CUA ne cède pas. Mirathon Rakotoasimbola, l’un des commerçants entend même porter une plainte contre un dénommé Fidy. « C’est le chef des gros bras. Il m’a insulté en public et je ne vais pas rester les bras croisés. Je vais porter plainte contre lui », dit-il. La CUA a quant à elle évoqué que c’est pour des raisons d’assainissement des marchés de Tana, surtout que les fêtes de fin d’année ne sont plus très loin. C’est une affaire compliquée car pour faire face à la recrudescence du manque de travail, beaucoup de Malgaches se lancent dans les activités de commerce.
Arnaud R.