La cérémonie d’investiture aura bientôt lieu. S’il y a eu un point de discussion pendant la campagne
électorale, la question sur la nationalité du président sortant a été maintes fois mise sur le tapis. La
HCC a tranché sur la chose, le candidat sortant possède bel et bien la nationalité malgache sans
mentionner qu’il possède aussi une autre nationalité en l’occurrence française. Tout est dit,
curieusement la majorité de ceux qui l’ont élu n’en a pas fait un sujet de discussion. Seul une grande
partie de l’intelligentsia s’en est émue allant jusqu’à demander sa disqualification de la course à la
présidentielle.
Voyons le pourquoi des attitudes des deux groupes protagonistes sur cette question de nationalité.
Le premier d’abord, vivant dans misère ambiante qui ne voit d’issue que d’être français ou tout au
moins y aller sans connaître les tracasseries administratives pour rejoindre un parent déjà établi et
pouvoir faire étudier ses enfants ; se faire soigner gratuitement ; trouver un emploi avec un salaire
décent. Oui, une famille malgache a au moins un ou plusieurs de ses membres installés en France et
ils font envie.
La mondialisation de l’information rapporte la qualité et la gratuité !!! de l’éducation. Quels parents
n’aspireraient pas à voir ses enfants aller dans ces grandes universités qui sont loin des officines
faites pour délivrer des diplômes sans valeur, mais accessibles pour la plupart des bacheliers au
pays. Mais la générosité de l’Etat français (Etat providence), est surtout ce que le malgache
s’acharne à retenir. Il persiste à croire que la Sécurité Sociale en France peut veiller sur tous et sur
tous les aléas de la vie. En cas de perte d’emploi, l’allocation chômage est toujours là pour subvenir
aux besoins du ménage ; En cas de maladie tout est pris en charge par l’Etat par le biais de
l’assurance maladie… Mais tout cela n’est que rêves et illusions et qu’il appartient à toutes les
instances de sensibiliser sur la réalité de la vie sociale en France.
Et même si l’acquisition de la nationalité leur semble illusoire, au fond d’eux-mêmes peut-être ils
croient qu’un président franco-malgache ne peut et doit se battre pour un allègement des
procédures de dotations de visas pour les malgaches voulant aller en France.
Pour l’autre groupe, l’intelligentsia au sein duquel il est fort à parier que nombreux sont des
binationaux, leur patriotisme n’est pas à mettre en doute, bien sûr. Mais il gagne à œuvrer
davantage à cultiver l’estime de soi d’être malgache et surtout de se donner en exemple, car il faut le
dire, tout leur mode de vie et de pensée est contre-productif pour le développement du pays, à
preuve, on a enfanté des aspirants à être français 76 ans après 1947.
M.Ranarivao