Eviter un long déplacement, ou épouser un(e) autre, en étant encore marié(e) à un(e) autre… telles sont en l’occurrence les principales raisons pour certaines personnes d’avoir plusieurs copies de naissance à la fois. Bien que ce soit un acte frauduleux, la majorité de ceux qui le font n’est jamais… appréhendé.
Des individus, Malgaches, ayant 3 à 4 copies de naissance, ou à l’inverse, des individus, Malgaches, qui n’ont jamais été enregistrés auprès du service de l’Etat civil. Oui, cela existe bel et bien à Madagascar. Vu qu’il est encore difficile de les identifier, et de les comptabiliser, la plupart d’entre eux vivent en toute tranquillité dans leur coin, bien que ce soit un acte frauduleux, et de ce fait, est répréhensible. Une source auprès de l’une des mairies de la capitale a permis de le confirmer. «Cela existe, je le confirme…», confie cette source. Alors, l’on dit que le cas le plus fréquent est celui des parents qui migrent d’un endroit à un autre, en amenant avec eux leur famille. Une fois se trouvant dans le besoin de fournir une copie de naissance pour leurs enfants (démarches administratives obligent…), ils se contentent de déclarer que la recherche a été infructueuse pour pouvoir procéder au jugement supplétif. Ce, car ils ne veulent pas se donner la peine de revenir à l’endroit où leurs enfants ont été nés pour y réclamer leurs actes d’Etat civil. Qui plus est, l’inexistence d’une interconnexion entre toutes les mairies rend les efforts de vérification encore plus difficiles. «Chez nous, la gestion de l’Etat civil demeure un sujet complexe car les services d’Etat civil ne sont pas encore interconnectés entre eux», a expliqué pour sa part, un juge. Ainsi, compte tenu de toutes ces mauvaises pratiques, l’on peut dire qu’il y a plusieurs enfants, voire des adultes, qui sont enregistrés dans plusieurs services de l’Etat civil, dans plusieurs endroits du pays.
Base de données. Alors, quelles peuvent être les conséquences directes de ces actes illicites ? «C’est surtout le nombre de la population malgache qui peut être faussé, car si certaines personnes sont enregistrées plusieurs fois, d’autres ne le sont pas du tout. Du coup, les enquêtes relatives au recensement peuvent être erronées», a-t-on souligné. Les audiences foreigns, ce sont des efforts louables afin que tous les enfants malgaches puissent bénéficier de leur propre identité, mais par manque de vérification stricte et approfondie, celles-ci peuvent également favoriser l’existence de ces mauvaises pratiques. «Alors, la seule solution serait de mettre en place une seule base de données au niveau national pour relier tous les services d’Etat civil dans le pays, afin de pouvoir vérifier tous les enregistrements qui peuvent être faits sur tous le territoire malgache», conclut la même source auprès de la mairie en question. Mais visiblement, ce sera encore un combat de longue haleine, vu les faibles moyens matériels que nos mairies disposent actuellement. Bref, l’Etat devrait vraiment y penser.
Arnaud R.
