L’Etat va mobiliser des financements extérieurs afin de soutenir le secteur privé pendant et après cette crise sanitaire.

Une rencontre entre le secteur privé et l’Etat s’est tenue ce mardi 7 avril 2020, à l’hôtel Ibis à Ankorondrano. Tous les groupements professionnels tels que le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) ; le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) ; le Groupement du patronat malagasy (FIVMPAMA) ; le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) ; et même les acteurs opérant dans l’artisanat, l’élevage, voire dans l’informel, y ont participé. L’Etat, quant à lui, a été représenté par la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala ; le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandrato ; et la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des Lois sociales, Gisèle Ranampy. « L’objectif de cette rencontre bipartite vise à élaborer ensemble un plan de mitigation du COVID-19, et ce, en collaboration avec des experts ainsi que des partenaires techniques et financiers. C’est un plan qui vise à atténuer les impacts économiques de cette crise sanitaire à Madagascar », a annoncé la ministre Lantosoa Rakotomalala. A cette occasion, chaque groupement du secteur privé a pu présenter un état des lieux de son secteur d’activité à Madagascar depuis l’apparition du coronavirus à Madagascar. « Toutes nos activités tournent actuellement au ralenti. Et les ventes ont nettement diminué étant donné que le pouvoir d’achat de la population s’est également effondré. Pour les secteurs orientés vers l’exportation, les commandes sont aussi annulées à cause de l’arrêt de toutes les activités économiques dû au confinement dans les pays importateurs. C’est le problème commun du secteur privé », a évoqué Amiraly Hassim, le président du SIM. Face à cette situation, la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala, a déclaré que deux documents seront établis dans le cadre de ce plan de mitigation du COVID-19. Il s’agit d’un plan de sauvegarde économique pour faire face à cette crise sanitaire, et le plan de relance économique pour l’après-coronavirus.
Consommation du « Vita Malagasy ». Pour la mise en œuvre du premier plan, « des actions à court terme seront entreprises. Cela consiste notamment à promouvoir la consommation des produits ‘Vita Malagasy’ jusqu’à la fin de cette année 2020 », a-t-elle ajouté. C’est une action saluée par le secteur privé. En effet, « nous avons proposé à l’Etat d’intégrer les produits locaux issus de l’agriculture, de l’élevage et des industries agro-alimentaires dans les paniers garnis qu’il va distribuer à la population impactée économiquement par cette crise sanitaire. Cette dernière n’aura effectivement pas les moyens de s’en procurer. L’Etat a déjà pris l’initiative de mobiliser les entreprises franches à fabriquer des masques de protection ‘Vita Malagasy’ pour les Malgaches. Cela permettra en même temps de maintenir les emplois », a fait savoir Amiraly Hassim.

Des financements à mobiliser. Quant au plan de relance économique après la crise sanitaire, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamadrato, a soulevé que l’Etat sera en quête de financement pour soutenir le secteur privé, surtout les Petites et moyennes entreprises (PME) œuvrant dans les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire. Il a cité entre autres les secteurs du tourisme et du transport. « Mais nous n’avons pas la puissance des Etats-Unis, de l’Europe, de la Chine et du Japon, pour ce faire. A titre d’illustration, le Japon va allouer 900 millions USD pour soutenir son secteur privé. L’Etat Malagasy n’aura les mêmes moyens. En revanche, nous avons déjà la confiance de la communauté internationale. Le Fonds monétaire international (FMI) vient d’accorder une facilité de crédit rapide d’un montant de 166 millions USD pour contrer l’effet du COVID-19 à Madagascar. Cela permettra, entre autres, d’équilibrer notre balance des paiements. D’autres bailleurs de fonds vont également apporter leur appui. On attend ainsi les propositions du secteur privé afin de mobiliser des financements extérieurs. Le montant du financement nécessaire pour soutenir ce secteur privé sera ainsi connu dès la semaine prochaine », a-t-il déclaré.
Pas de licenciement des employés. Par ailleurs, la ministre de la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des Lois sociales, Gisèle Ranampy, a réitéré qu’il ne devrait pas y avoir de chômage ou de licenciement des employés dus à cette crise sanitaire qui prévaut dans le pays. « Nous travaillons en étroite collaboration avec le secteur privé dans le cadre de l’élaboration de ce plan de mitigation afin d’identifier des solutions communes, permettant d’atténuer l’impact de cette crise sanitaire. L’Etat a d’ailleurs pris des mesures fiscales et sociales en sa faveur », a-t-elle enchaîné. Le président du SIM, Amiraly Hassim, reconnaît qu’il faut tenir compte du côté humain en cette période de crise sanitaire. « Nous sollicitons ainsi les employés à partir en congé, ou nous leur offrons un crédit de congé pour ce mois-ci en cas de force majeure », a-t-il conclu.
Navalona R.