Parti de masse ou parti de cadre, parti de gauche ou parti de droite, tout le monde veut pêcher des nouveaux partisans en vue des élections à venir.
Tout s’accélère. Les partis politiques sont passés à la vitesse supérieure pour mieux se préparer à la compétition qui s’annonce très rude. Le parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM) a fait savoir au grand public dans une missive publiée la semaine dernière que le parti est ouvert à tous ceux qui souhaitent l’intégrer chaque mercredi. Fetison Randrianantenaina, numéro un du parti Rassemblement pour la Démocratie Sociale à Madagascar ou RDS a déploré que le parti Tanora malaGasy Vonona (TGV) recrute dans les bureaux de fokontany avec l’intervention du président de ce fokontany. Une pratique que Fetison juge illégale.
Le recrutement des nouveaux membres n’est en rien inédit, il fait partie de la vie des partis. Toutefois, si les états-majors politiques semblent souvent oublier les bases durant les années succédant les élections, l’approche d’une nouvelle consultation les obligent à revenir dans les fokontany et à se montrer à l’écoute de la population. Depuis le mois de mars, le parti Tiako i Madagasikara multiplie les descentes sur terrain en organisant ce que ses dirigeants appellent une redynamisation du parti, coïncidant avec la célébration du 20ème anniversaire du parti. Le TGV a également suivi la même voie tout comme le parti Freedom, le parti MMM ou encore un certain AREMA.
Désenchantement
En catimini, le mouvement des « OLP » ou Olona Leo Politika grossit ses rangs. Fatiguée par la vie quotidienne, les différents problèmes que les régimes successifs n’arrivent pas à débloquer, les arrières pensées politiques et les débats stériles, une frange de la population s’écarte de toute chose politique. Un désenchantement grandissant guette la société qui constitue un espace politique théâtre de la future course à la magistrature suprême. Un désenchantement qui est caractéristique des quartiers populaires. Il est devenu habituel de rencontrer des potentiels électeurs avec une collection de tee-shirts avec les effigies des différents candidats choisissant l’abstention aux élections. Ainsi, la corrélation entre nombre d’adhérents et voix obtenues joue souvent des mauvais tours aux candidats. La montée en flèche du taux d’abstention lors des deux dernières présidentielles est un signal que les partis devaient prendre en considération sur leur mode de recrutement et sur l’offre politique en générale. Lors de l’élection de 2013, il est passé de 39% au premier tour à presque 50% le 20 décembre selon les chiffres provisoires de la commission électorale indépendante, alors qu’il a atteint le seuil de 51,91% lors du second tour de la dernière présidentielle.
Julien R.