
36 mois de bourses impayées. Le calvaire des étudiants malgaches en Chine continue. Pourtant, aucune solution n’est proposée.
Encore une fois, les étudiants boursiers de l’Etat malgache en Chine tirent la sonnette d’alarme. Ils lancent même un appel au secours à l’endroit du Gouvernement malgache. « Une situation précaire et qui s’aggrave de temps en temps », disent-ils. Leurs principaux soucis concernent en effet leurs visas d’études qui risquent d’expirer, si la fin de ce mois est dépassée. « Pourtant, aucun renouvellement des visas de séjour ni de réinscription n’est possible pour la prochaine rentrée universitaire prévue en septembre 2015 si les arriérés de frais de scolarité et de logement ne sont pas réglés », se plaignent-ils. En fait, les membres de l’association des étudiants malagasy à Shanghaï (Chine) ont organisé une assemblée générale, il y a quelques jours pour discuter de la situation qui devient de plus en plus inquiétante.
La honte. Ils rappellent qu’en quatre années d’études en Chine, ils n’ont reçu que 11 mois de bourses de la part de l’Etat malgache. « Et le dernier payement est daté du 1er septembre 2014. Ce qui fait en tout 36 mois de bourses impayées », regrettent ces étudiants. Avant d’ajouter: «La honte fait partie de nos quotidiens vu que nous menons une existence misérable à chaque jour qui passe. Et nous ne pouvons pas nier que nos performances ont baissé considérablement comparées aux résultats des années précédentes. A cause de tous nos problèmes donc, l’image de Madagascar risque d’être ternie».
Hospitalisations. Ils ne manquent pas de rappeler les deux cas d’hospitalisation en deux semaines, dont l’un s’agit de l’étudiante qui s’est faite opérée vers la fin du mois dernier à cause d’un kyste du sein « suite à une mauvaise alimentation selon les médecins », et l’autre concerne l’étudiant qui est actuellement en soins intensifs à cause d’un accident Vasculaire cérébral (AVC). « Vu que l’on ne peut même pas manger trois fois par jour, l’on a du mal à prendre soin de notre santé », rajoutent-ils.
Ce n’est pas la première fois qu’ils ont alerté les autorités malgaches. Mais celles-ci semblent ne pas prendre au sérieux leur désespoir. Ils ont même adressé maintes fois des lettres de doléances au Gouvernement malgache, mais en vain. Et pourtant, ils risquent de tout perdre, voire rendre à néant toutes les années qu’ils ont passées dans ce pays. A Madagascar, l’on parle d’un gonflement d’effectif surtout pendant la Transition. Du coup, le budget « très limité » de l’Etat n’arrive à suffire pour venir en aide à tous ces étudiants en surnombre à l’extérieur. Bref, le sort de ces derniers est donc très incertain.
Arnaud R.