Plus connu sous le sobriquet d’Eugène Be par les consommateurs, le président du V.O.M.Z.M ou « Vondron’Olona Miaro ny Zon’ny Mpanjifa eto Madagasikara » réagit par rapport à la mesure imposée par l’Autorité Nationale chargée des Mesures Correctives Commerciales (ANMCC). Interview.
Midi : Pourquoi êtes-vous contre la mesure de l’ANMCC dont l’objectif est pourtant de défendre la branche de production nationale de lait concentré face à l’accroissement des produits importés ?
Eugène Be : Le V.O.M.Z.M dont je suis le président, a toujours défendu les entreprises nationales et leurs produits, mais force est d’admettre que le « vita gasy » a malheureusement du mal à rivaliser avec les produits importés en termes de qualité. Ce qui amène les ménages à ne pas toujours consommer local, surtout que les produits importés pour ne citer que les pâtes qui font désormais partie des habitudes alimentaires des Malgaches, sont souvent moins chères par rapport à ce qui est produit sur place. On peut aussi prendre l’exemple de la farine locale qui ne fait pas l’affaire des boulangers.
Midi : Pour en revenir à la mesure de sauvegarde provisoire de l’ANMCC, elle concerne le lait concentré, qu’il soit sucré, non sucré, écrémé ou demi-écrémé ?
Eugène Be : Comme son nom l’indique, la mission première du V.O.M.Z.M est de défendre les consommateurs qui ont le droit de choisir les produits qu’ils vont acheter aux prix qui sont en rapport avec leur pouvoir d’achat. Concernant le lait concentré, la mesure de sauvegarde provisoire sous forme d’un droit additionnel au droit de douane ad valorem de 32% de la valeur CAF, va inéluctablement faire flamber le prix de ce PPN qui ne sera plus à la portée du consommateur lambda alors même que la production nationale n’arrive pas à couvrir les besoins du marché local.
Midi : Quelle solution proposez-vous alors ?
Eugène Be : Il faut trouver un juste équilibre et sauvegarder avant tout les intérêts des consommateurs sans lesquels les produits, importés ou locaux, n’auront pas de preneur. Nous ne manquerons pas de souligner, au cours des auditions publiques organisées par l’ANMCC, que le consommateur est Roi.
Propos recueillis par R.O