L’euphorie générée par le Sommet de la Francophonie ne va pas durer longtemps. Après s’être félicité de sa tenue, le régime va devoir maintenant retourner à la réalité. Les problèmes qui existaient avant cette grande réunion internationale vont de nouveau se poser et ils vont resurgir avec encore plus d’acuité.
Une euphorie qui ne devrait pas durer
C’était une pause dans le flot de revendications et de contestations qui avait vicié le climat social de ces derniers mois. Tout le monde a joué le jeu pendant ces dix jours pour ne pas perturber le déroulement de ce Sommet. Les chefs d’Etat et leurs délégations ont découvert un pays relativement apaisé où les voix discordantes se sont tues. La trêve constatée va certainement continuer pendant quelques jours. Les avantages tirés de ce Sommet vont être présentés à de multiples reprises. La conférence des bailleurs de fonds qui va avoir lieu à Paris début décembre retiendra l’attention de toutes les forces vives de la nation. Mais le quotidien va très vite prendre le pas sur les perspectives dessinées par les différents orateurs lors du Sommet. Les charrettes et les pousses ont déjà refait leur apparition en ville, provoquant gêne et embouteillage dans toutes les rues de la capitale. Les marchands informels se sont réinstallés sur les trottoirs de la ville, profitant de l’arrêt des interventions des agents municipaux ces derniers temps. La lutte pour la survie va reprendre et le semblant de discipline constaté chez les citoyens risque de disparaître. L’’insécurité qui avait diminué à cause de l’omniprésence des forces de l’ordre peut s’installer de nouveau à cause du retour des policiers et des gendarmes dans leurs commissariats et dans leurs casernes. La population avait connu un certain répit en matière de délestage. Aucune assurance ne lui a été donnée sur l’arrêt définitif des coupures intempestives qu’elle a connues auparavant. Sur le plan politique, les opposants devraient après un long silence recommencer à donner de la voix.
Patrice RABE