
Le brunch « Morning Jazz » au Point d’Exclamation Lounge Bar Analakely permet de savoir le future du spectacle et de l’évènementiel à Antananarivo. Le concept, alliant musique et bonne chair, résiste bon gré mal gré.
Déjà deux week–end et trois brunchs, le bilan actuel du « Morning jazz » au Point d’Exclamation Lounge Bar à Analakely apporte une petite lueur d’espoir aux fêtard(e)s et mélomanes de la capitale. Il en a été de même durant samedi et dimanche. Dès 8h, les premières notes ont été jouées avec une bande de jeunes révélations, « des amateurs de gospel ayant des affinités avec le jazz », signale Mampiray Rasolofoniaina, l’initiateur de cet évènement.
A y voir de plus près, le « Morning jazz » servirait aussi de lièvre pour les lieux festifs qui rêvent d’ouvrir leur porte. « Avant tout, ce n’est pas un concert ni un spectacle, il s’agit plutôt de brunch en musique. Les gens vont au restaurant, et le jazz se joue comme une musique d’ambiance », assure toujours l’initiateur. Ainsi, la formule est encore à ses premiers balbutiements. Mais, il faudrait tout de même cravacher dur pour faire entrer cet évènement dans les habitudes.
Mais l’initiative est louable. « Il est presque sûr que des artistes vont se trouver dans la rue, si ça continue. Alors, il faut créer des choses pour qu’ils ou elles se retrouvent un peu. Quitte à payer de notre proche », ajoute Mampiray Rasolofoniaina. Une goutte d’eau dans l’océan, cependant, il faut commencer par quelque chose. Toutes les mesures de sécurité sont prises pour que les gourmets et les mélomanes se concentrent à la musique ou profiter de leur brunch.
Dimanche, les musiciens ont offert un joli récital en reprenant à la sauce soul et jazz des tubes de « Mahaleo ». Ensuite, les grands standards de la variété internationale ont été repris pour continuer sur la lancée. Tandis que le personnel veille scrupuleusement à ce que chaque personne présente ait lavée les mains avec du désinfectant. Il est difficile de croire ensuite qu’après plus de trois heures de musique, l’amateur de jazz sorte et se rend compte qu’il est encore 13 h.
Décidément, le Covid–19 bouleverse les certitudes festives. En attendant de nouvelles dates du « Morning jazz », cette initiative démontre que le secteur de l’évènementiel et du spectacle redoute aussi l’après-confinement. « Les prix risquent de grimper parce que les artistes vont faire du rattrapage, quand les choses reviendront à la normale », redoute Mampiray Rasolofoniaina. Le lièvre est donc sorti de sa tanière, le champ semble quelque peu calme ces premiers jours.
Maminirina Rado