
« Les étudiants malgaches ont un très bon niveau et apprennent vite », d’après les explications du Professeur George Perry de l’Université d’Etat de Pennsylvanie, lors de la clôture d’un atelier hier.
Habaka Madagascar Innovation Hub ne cesse de faire connaître au grand public l’évolution technologique pour que celui-ci suive le même rythme ascendant. Au niveau du Laboratoire de Fabrication Numérique (FABLAB) installé au Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique (CIDST) à Tsimbazaza, un atelier sur la génétique et la bioinformatique a été organisé du 19 au 21 juin 2017. Il a été dirigé par le Professeur George Perry et Richard Bankhoff de l’Université d’État de Pennsylvanie (USA) et par Rindra Rakotoarivony et Heritiana Randrianatoandro, doctorants de l’Université d’Antananarivo.
Gamme d’applications. Lors de cet atelier, les dix huit participants sélectionnés à partir de 90 candidats, ont eu le privilège de découvrir la génétique de la population malgache tout en bénéficiant de formation pratique. Ils sont notamment composés par des étudiants en Master et des doctorants issus des Universités d’Antananarivo (Polytechnique, Médecine, Médecine vétérinaire, Sciences), de Fianarantsoa (ENI), d’Antsiranana, de Mahajanga (Médecine), de Toliara (IHSM), du CNAM et de l’Institut Pasteur de Madagascar. En fait, la bioinformatique permet d’analyser la génétique des Malgaches. Ces participants ont travaillé sur l’analyse de la variation génétique humaine, à l’aide des outils informatiques, et ce, avec une gamme d’applications pour ces compétences, notamment en médecine, en médecine légale, en industrie, en génétique et en recherche scientifique.
Salive. Notons qu’avant cet atelier, des doctorants ont collecté des données, ou plus précisément de la salive, à Vatomandry, Antsiranana, Antananarivo et à Ambositra. Chaque fois, les sites choisis sont en dehors des villes pour éviter, si possible, le métissage des échantillons, dans la mesure où beaucoup d’étrangers vivent au pays. Quant au matériau utilisé pour l’analyse, il est possible d’opter pour la salive étant donné l’évolution de la technologie. Auparavant, l’analyse ADN devait se faire par le sang ou par un frottis de la bouche pour le prélèvement de cellules. Quant à l’atelier, il s’adresse à des étudiants ayant une expérience antérieure en matière de codage ou de technologie sans forcément avoir une expérience préalable en génétique/bioinformatique. « Les étudiants malgaches ont un très bon niveau et apprennent vite », d’après les explications du Professeur George Perry.
Nouvelle communauté. Par ailleurs, les outils informatiques utilisés lors de cet atelier peuvent être appliqués à d’autres secteurs pour la gestion de bases de données. Particulièrement pour la génétique de la population malgache, elle permettra d’en savoir un peu plus sur l’origine ou les origines des Malgaches. En effet, outre la littérature qui parle d’une origine austronésienne ou encore de certains Malgaches qui se prononcent entre autres comme Juifs ou Arabes, la génétique peut apporter des éléments de réponse complémentaire. L’environnement technologique de l’atelier a été amélioré grâce au partenariat avec le CIDST et la connectivité d’i RENALA (la connexion mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique). Une 2e édition de cet événement sera prévue par Habaka et Penn State University l’année prochaine. Et tout comme les communautés technologiques (machine learning, Game dev, robotique et astronomie) qu’elle promeut autour de son FABLAB, pour Habaka, cet atelier devrait être le point de départ d’une nouvelle communauté sur la bioinformatique.
Navalona R.