« Des civils ont été tués à Gaza par des bombes américaines », a affirmé le président Joe Biden. Et il a ajouté : « c’est mal ». Les observateurs ont tout de suite conclu qu’il s’agissait d’un revirement important de la position américaine vis-à-vis de l’État hébreu. Il confirme ainsi la décision prise de suspendre la livraison d’une cargaison de 1 800 bombes de 907 kg et de 1 500 bombes de 226 kg prises la semaine dernière. Israël a estimé décevante cette réaction de Joe Biden qui a cependant nuancé ses propos, en disant que « l’opération militaire ne touchait pas des centres de population et qu’Israël n’avait pas encore franchi la ligne rouge ». Dans le même temps, les négociations entre les délégations des deux camps ont quitté le Caire, mais « les efforts de médiation se poursuivent ».
Evolution très lente des négociations
« Nous frapperons le Hamas et le Hezbollah et nous obtiendrons la sécurité ». Ces propos du ministre de la Défense israélienne semblent être une réponse à ceux de Joe Biden et soulignent la détermination de son pays à anéantir le Hamas avec ou sans le soutien américain. Sur le terrain, les opérations militaires de Tsahal continuent. L’ONU affirme que 80 000 personnes ont fui Rafah depuis le 6 mai pour chercher refuge ailleurs. L’armée israélienne, cependant, affirme que ses raids visent à détruire « des infrastructures terroristes et des combattants du Hamas qui s’y réfugient ». Elle confirme qu’il s’agit d’opérations ciblées et qu’elle n’a pas encore lancé d’opération militaire à grande échelle. Les résultats des négociations qui se tiennent au Caire ne sont pour l’instant pas connus mais les « efforts de l’Egypte, du Qatar et des États-Unis continuent », souligne un responsable de la conduite des pourparlers. La diplomatie est à l’œuvre, mais on a l’impression que l’évolution des négociations est extrêmement lente car chaque partie veut faire prévaloir son point de vue.
Patrice RABE