D’après le président national de l’association ANAMIR, Ramanatsimba Jean Noël Etienne, « les ex-militaires vont radicaliser leur mouvement face au refus des dirigeants actuels d’appliquer une décision de Justice ».
Un nouveau foyer de tension à résoudre pour le régime Rajaonarimampianina. En effet, après les greffiers, les agents pénitentiaires et les employés d’Air Madagascar, c’est désormais au tour des ex-militaires et des militaires de réserve de hausser le ton pour réclamer le paiement de leur alignement d’indice et leur rappel de moins perçus depuis juin 2006. Hier, le président national de l’association des anciens et militaires de réserve (ANAMIR), Ramanatsimba Jean Noël Etienne a fait savoir que « les ex-militaires vont radicaliser leur mouvement face au refus des dirigeants actuels d’appliquer une décision de Justice ». En effet, l’association a obtenu gain de cause auprès du Conseil d’Etat, suite à une requête déposée en 2008 par le président fondateur de cette association. Dans son arrêt n°120 sorti en 2010, le Conseil d’Etat a ordonné au Ministère des Finances et du Budget de procéder au règlement de l’alignement d’indice des anciens militaires. A l’époque, le président de la République Hery Rajaonarimampianina était le ministre des Finances. Jusqu’ici, aucune décision relative à l’application de cette décision de Justice n’a été prise. Et ce, malgré les nombreuses interpellations faites auprès des tenants du régime. Pourtant, selon le numéro Un de l’association, avant la formation du gouvernement Kolo Roger, l’association ANAMIR a déjà envoyé une lettre auprès du président Hery Rajaonarimampianina pour réclamer ses « droits ». Une lettre qui reste jusqu’ici, sans suite. A noter que les ex-militaires et les réservistes ont aussi eu un entretien avec l’ancien Premier ministre, le Général de Brigade Aérienne, Jean Ravelonarivo à propos de leurs revendications, mais leur demande a également été classée sans suite.
Décision de Justice. Face à cette situation, les anciens militaires et militaires de réserve prévoient d’organiser une grande manifestation à Antananarivo. A entendre les explications de Ramanatsimba Jean Noël Etienne, une descente dans la rue n’est pas à écarter. Au cours de leur réunion, certains membres de l’association auraient même proposé une démarche plus radicale qui consiste à bloquer l’entrée au bâtiment du Ministère des Finances et du Budget à Antaninarenina. A noter que cette association, créée le 17 juillet 2002 compte 4 088 membres actifs sur toute l’étendue du territoire. Selon les explications, ce chiffre représente 10% seulement des ex-militaires et des réservistes ayant terminé leur service légal. Pour sa part, Ramanatsimba Jean Noël Etienne estime que ce refus de l’Etat d’appliquer une décision de Justice incite certains militaires de réserve à rejoindre les rangs des « dahalo » et des malfaiteurs après leur service légal. Ce mouvement des ex-militaires est plus ou moins identique à celui des employés d’Air Madagascar. Et, ce, dans la mesure où les deux entités réclament chacune l’application d’une décision de Justice. Cependant, la question est de savoir si une telle revendication est opportune en cette période où le pays traverse une zone de turbulence en matière financière. En tout cas, malgré le manque de budget, les dirigeants actuels en général et le Premier ministre Mahafaly Olivier Solonandrasana en particulier devraient prendre des mesures pour résoudre les différents foyers de tension qui risquent de déstabiliser le régime.
Davis R