
Le problème lié à la distance aussi bien par rapport aux établissements scolaires que les centres constitue une des causes qui démotivent les candidats aux examens scolaires.
C’est une grande première pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Un centre d’examen va être mis en place à Beroroha. Situé dans la partie sud-ouest de Madagascar, plus particulièrement dans la région Atsimo-Andrefana, le district ne dispose pas de centre d’examen permettant aux candidats aux examens officiels de composer. Une situation qui handicape les élèves qui se retrouvent démotivés quant à l’idée même de poursuivre leurs études. Outre les kilomètres à faire, ils doivent faire face aux risques d’être attaqués par des « dahalo » sur le chemin menant vers les centres d’examen. Pour le district de Beroroha, les candidats qui veulent se présenter aux examens officiels du baccalauréat doivent, soit aller à Tuléar, soit à Ankazoabo. Des distances énormes à parcourir qui sont dissuasives pour les personnes concernées. Les soucis causés par l’inexistence de centre dans le district de Beroroha concernent également le côté financier des parents des candidats. Comme l’a fait savoir Dieudonné Razafimahatratra, directeur de l’enseignement supérieur public et privé auprès du Mesupres (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique): «pour qu’un lycéen puisse concourir aux examens du baccalauréat, il faut que ses parents prennent en compter les frais de transports, les frais d’hébergement, et autres frais divers en plus des facteurs à prendre en compte». Ce qui n’est pas évident pour de nombreux ménages habitant le district. La mise en place du centre d’examen pourrait changer la situation dans le district en question. Ne serait-ce que pour encourager les jeunes à poursuivre leurs études.
Cas. Le cas du district de Beroroha n’est pas isolé. Il existe actuellement de nombreux districts qui disposent d’établissements scolaires mais qui sont dépourvus de centre d’examen. Un cas qui est le plus souvent observé dans les zones enclavées de la Grande Ile, selon toujours le directeur de l’Enseignement supérieur public et privé. Des paramètres doivent être remplis pour les districts voulant se voir doter des centres d’examen. Entre autres, un nombre de candidats qui ne doit pas être inférieur à 100. La sécurisation du centre et des sujets d’examen fait également partie des conditions d’obtention de centre. Le directeur de l’Enseignement supérieur public privé de noter que certaines zones enclavées qui ne peuvent pas remplir la première condition peuvent toutefois bénéficier d’un centre. «Le ministère peut faire des concessions quant au nombre de candidats. Il convient à noter que bon nombre de zones enclavées ne peuvent pas remplir cette condition et que si le ministère reste intransigeant, il y a fort risque que les jeunes se ruent vers d’autres préoccupations» a-t-il ajouté. Par ailleurs, il convient de noter que la population de Beroroha a fait la demande d’ouverture de centre depuis quelque temps. Dieudonné Razafimahatratra explique que «des représentants de la population de Beroroha, conduits par le député, le chef de district, des représentants des parents d’élèves sont venus auprès du ministère de tutelle pour faire la demande». Demande qui a abouti à l’ouverture – pour bientôt – du centre d’examen du district. Une bataille gagnée pour la population locale.
José Belalahy