Face au comportement des autorités qui continuent de faire la sourde oreille par rapport aux exécutions sommaires perpétrées par des éléments des Forces de l’ordre dans la Région Bongolava, les natifs de l’Androy ont décidé d’enclencher la vitesse supérieure. Pour inciter l’Etat à prendre ses responsabilités et pour que ces « meurtres » ne restent pas impunis, les « Zanak’Androy » ont décidé d’organiser une Journée de solidarité nationale contre le non respect des droits de l’Homme. Cette manifestation se déroulera demain dans l’enceinte de l’Eglise catholique de Tsiroanomandidy. D’après les explications des leaders de ce mouvement, Mahatovo Sylvain et Soahavindrainy Pierrette, toutes les 22 régions sont conviées à cette manif. Pour l’heure, Analamanga et toutes les régions du Grand Sud ont déjà confirmé leur présence. « L’objectif étant de restaurer la solidarité des Malgaches et de dénoncer toutes les injustices actuelles », a-t-on fait savoir. Le membre de l’association FITIBA considère les exécutions sommaires, les insécurités qui prévalent sur toute l’étendue du territoire et le « Kere » dans le Sud comme « un génocide indirect ». Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue hier aux 67ha, les « Zanak’Androy » ont précisé que « cette manifestation ne consiste pas à défier le régime en place, ni à semer le trouble au pays. Au contraire, elle sera pacifique ».
Manifestation parallèle. D’après les explications, « ce rassemblement à Tsiroanomandidy n’est que le début. D’autres manifestations seront également organisées dans les autres grandes villes, notamment dans le Sud ». En effet, les natifs du Sud entreprennent cette démarche en vue de mettre la pression sur les tenants du régime pour que les militaires soupçonnés d’avoir commis des exécutions sommaires contre 8 fils de l’Androy soient sanctionnés. Les natifs du Sud menacent même de suspendre la vente de viande de bœufs pour un délai jusqu’ici indéterminé. Alors que les faits se sont produits en septembre – octobre 2015, jusqu’ici, aucune mesure n’a été prise, ni au niveau de la Justice, ni au niveau de la Hiérarchie militaire. En quelque sorte, les chefs militaires défendent leurs « troupes ». Bon nombre d’observateurs estiment toutefois que face aux polémiques provoquées par cette affaire, les hauts responsables de l’ « Opération Fahalemana 2015 » devraient sortir de leur mutisme, ne serait-ce que pour démentir ces attaques. Une enquête devrait également être menée pour découvrir la vérité. A noter que depuis le 12 octobre dernier, les familles de victimes ont déposé plusieurs plaintes pénales. Des plaintes qui semblent avoir été classées sans suite. Parallèlement au « diabe » des partisans du « Hetsika fitakiana ireo nosy Malagasy » qui aura lieu demain à Ambohijatovo donc, une autre manifestation publique aura également lieu du côté de Tsiroanomandidy.
Davis R