Richard Fienena s’en va, le général Raveloarison Harilanto ministre de l’Economie assure l’intérim à la tête du ministère de l’Energie. En digne successeur, le militaire s’est donné la mission prioritaire de supprimer les délestages dans les meilleurs délais. Bien que la passation ait été faite sans problème, les spéculations vont toujours bon train sur le limogeage de Fienena Richard. Le public est sur sa faim sur cette affaire. Elle souhaite une plus grande transparence sur la gestion des délestages et sur tout ce qui concerne les affaires nationales.
Exigence de transparence
Les conditions dans lesquelles est détenu l’ancien président de la république Marc Ravalomanana sont-elles lamentables comme l’ont affirmé Lalao Ravalomanana et son fils après une première visite de l’endroit ou bien sont-elles aussi spacieuses que le palais d’Iavoloha comme le soutiendrait le ministre de la Défense ? L’Amirauté où l’exilé d’Afrique du Sud est détenu en résidence surveillée est dans un camp militaire. De ce fait, les médias n’y ont pas accès sans autorisation. Il aurait cependant été perspicace de livrer au public en mal d’information et de transparence, des images de ces conditions qui divisent. Maintenant que la demande d’autorisation d’une nouvelle visite de la famille Ravalomanana n’aurait pas eu de suite favorable, l’inquiétude pèsera lourdement sur le règlement de ce dossier. Par ailleurs, l’ancien Président de la République sera-t-il autorisé à rejoindre la capitale pour assister aux obsèques de sa sœur qui vient de décéder ? Sinon, la transparence est encore grandement souhaitée sur nombre de dossiers qui sentent la corruption et qui n’ont pas eu de suite connue. Que sont devenus par exemple l’or des trafics saisi à l’aéroport car aucune statistique n’en parle ? Où sont passés les fusils de la cargaison découverte au port de Toamasina grandement médiatisée? L’opinion s’interroge aussi sur l’éthique, la motivation et la versatilité des députés. Du temps du Premier ministre Francisque Ravony, il leur a fallu des 4X4 pour décider telle ou telle vote. Les mœurs et les pratiques sont apparemment restés les mêmes. Un député outré par la corruption et en désarroi à cause de l’avortement de la motion de censure a appelé le président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale. Mais une chose est sûre, en politique les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres. Le désistement de justesse des députés pour la motion de censure offre au gouvernement Kolo Roger l’occasion de pousser un ouf de soulagement même s’il traduit la fragilité des alliances de circonstance. L’opinion ne se contente plus des résultats acquis dans l’opacité des jeux politiques. Elle exige aujourd’hui plus de transparence sur les actions et les motivations des députés.
Zo Rakotoseheno