La pression médiatique sur le régime est toujours aussi forte et elle ne se relâchera pas de sitôt. La campagne de communication orchestrée par la profession est en train de porter ses fruits.
Existence de plusieurs voies de recours
Le monde de la presse, journalistes et patrons, fait preuve d’une cohésion et d’une solidarité sans faille. Les rappels à la une, les articles et les communiqués publiés à l’intérieur des journaux commencent à attirer l’attention du public sur le bien-fondé de la défiance de ce dernier vis-à-vis de ce code de la communication présenté par le gouvernement. L’opinion ne connaît bien sûr pas le détail des anomalies qui s’y trouvent, mais elle se rend compte maintenant de la gravité des problèmes que pourraient rencontrer les journalistes dans l’exercice de leur fonction. Les membres de la communauté internationale présents à Tana suivent de près ce mouvement de protestation qui a pris une certaine ampleur. La manifestation qui va avoir lieu aujourd’hui matin est une manière de montrer cette détermination affichée par la profession. Néanmoins, les ponts ne sont pas rompus avec le régime puisque l’OJM a été invité, hier, par le Sénat et a pu y présenter ses suggestions à propos de ce code de la communication. La délégation qu’il a conduite était composée des membres de l’OJM, de trois représentants du « mouvement pour la liberté d’expression » et de ceux qui soutiennent ce code voté la semaine dernière. Le débat dans les jours à venir devrait donc être animé puisqu’un autre son de cloche va se faire entendre. Le groupe de journalistes qui sont favorables au régime est décidé à défendre cette loi, en prenant à témoin les citoyens. Chaque partie va essayer d’occuper le terrain médiatique. Cependant, le groupe qui vient de se former a pris un certain retard dans ce domaine. Les membres du « mouvement pour la liberté d’expression » se rassurent en affirmant que tous les recours ne sont pas épuisés et qu’ils sont prêts à mobiliser toutes les énergies pour atteindre leurs objectifs.
Patrice RABE